RDC : le commandant de la 34ème région militaire arrêté par les instances militaires

RDC : le commandant de la 34ème région militaire arrêté par les instances militaires

Dans un communiqué de presse signé à Kinshasa, le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC ,a annoncé le week-end dernier, l’interpellation du général-major Bruno Mpezo, commandant de la 34ème région militaire dans la province du Nord-Kivu dans l’est du Congo.D’après ce communiqué, cette interpellation fait suite aux accusations de mauvaise gestion des ressources et violation des consignes relatives à l’interdiction formelle des membres des Forces armées congolaises de collaborer avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). (SOS Médias Burundi)

Ce haut gradé de l’armée de la République démocratique du Congo est accusé d’avoir non seulement mal géré les ressources humaines et matérielles mises à sa disposition, mais également d’avoir enfreint les directives strictes qui interdisent à tout membre des Forces armées, quel que soit son grade, de s’engager aux côtés des FDLR.

Les Forces armées de la République démocratique du Congo indiquent que la justice militaire a été immédiatement saisie afin d’approfondir les investigations et de déterminer les responsabilités exactes de Bruno Mpezo dans cette affaire.

« Les Forces armées de la République démocratique du Congo tiennent à rappeler l’impératif d’obéissance aux instructions permanentes émises par le chef d’état-major général des FARDC le 21 novembre dernier ».

Elles réitèrent l’interdiction formelle faite à tous les militaires de collaborer avec les forces négatives, en particulier les FDLR.

Selon l’armée, tout militaire enfreignant ces directives sera sévèrement sanctionné conformément à la loi en vigueur.

Après l’interpellation de cet officier des FARDC, moult réactions dans la population, les acteurs politiques, et les défenseurs des droits humains en RDC se sont fait entendre.

Selon certains analystes politiques, cette décision de l’armée est une distraction totale à l’égard des Congolais car les FARDC étaient depuis longtemps en collaboration avec les FDLR.

« Plusieurs fois les autorités militaires congolaises ont collaboré avec les FDLR, pas aujourd’hui seulement. Pourquoi arrêter le général Bruno Mpezo ? », estime maître Sosthene Ngabonziza, analyste politique.

Pour certains habitants, les FDLR ont raison de collaborer avec les services de sécurité de la RDC pour garder leur place au Congo, car selon eux, retourner au Rwanda reste jusque-là impossible.

« Oui les rebelles qui ont été accueillis dans notre pays depuis plus de 20, c’est normal qu’ils collaborent avec les FARDC », précise un habitant de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.

Les FARDC ont annoncé dans un communiqué au mois de septembre dernier, l’exhortation des éléments de l’armée et d’autres congolais de ne pas collaborer avec les FDLR mais aussi d’autres groupes armés locaux et étrangers qui opèrent sur le sol congolais.

Le général-major Bruno Mpezo est le premier officier congolais interpelé par les instances militaires dans ce dossier depuis cette annonce.

Le lieutenant colonel Guillaume Ndjike Kaiko, porte-parole des FARDC dans le Nord-Kivu a confié à SOS Médias Burundi que « le détenu est gardé dans le cachot de la cour militaire à Kinshasa ».

Le Rwanda a toujours accusé les autorités congolaises d’armer et de fournir des munitions et armes aux miliciens-FDLR dans le but de déstabiliser le territoire rwandais.

Le président Tshisekedi qui a été déclaré vainqueur de la récente présidentielle, a souvent qualifié les FDLR de « force résiduelle réduite au banditisme ne représentant plus de menace pour le Rwanda ».

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Photo : le général Mpezo arrêté pour collaboration avec les FDLR , DR

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