Meheba (Zambie) : une sécheresse prolongée inquiète les réfugiés

Meheba (Zambie) : une sécheresse prolongée inquiète les réfugiés

Une grande partie de la Zambie est affectée par la sécheresse qui suscite des inquiétudes croissantes quant à son impact néfaste sur la production agricole.Au camp de Meheba, des grognes se font de plus en plus entendre. (SOS Médias Burundi)

Au camp de Meheba, au nord-ouest de la Zambie, le changement climatique suscite des inquiétudes.

Les réfugiés qui ne vivent qu’essentiellement de l’agriculture ne savent plus à quel saint se vouer.

“On était sur le point d’apprêter des terrains pour y cultiver des haricots. Les premiers avaient déjà déposé les semences. Mais la pluie a cessé depuis janvier dernier”, indiquent-ils.

Les champs de haricots et de maïs érigés sur les routes 36 et 44 (Road 36, Road 44) sont plus touchés.

« C’est très décourageant de voir des champs de maïs qui devraient être récoltés aux mois de mars et avril ou les haricots qui germaient déjà frappés par la sécheresse. On espère rien tirer de l’agriculture pour cette saison”, regrettent des réfugiés burundais qui se sont confiés à SOS Médias Burundi.

Les coopératives et les bénéficiaires des projets comme ceux de l’organisation Caritas commencent à compter les pertes.

“La désolation est totale pour ceux qui ont contracté des dettes au sein des coopératives et des bénéficiaires des projets générateurs de revenus ici au camp. Comment est-ce qu’ils vont expliquer la situation à leurs bailleurs? Ils risquent de perdre la crédibilité », indiquent des leaders communautaires du camp de Meheba.

Ces derniers demandent de l’aide du côté du gouvernement et du HCR. Ils invoquent aussi la clémence des créanciers et des encadreurs des coopératives et associations d’agriculteurs. « Cette catastrophe naturelle les a pris de court ».

« Le gouvernement zambien se dit préoccupé par la faiblesse de précipitations constatée dans plusieurs régions au cours des dernières semaines », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Cornelius Mweetwa sur la radio télévision nationale après des visites de terrain effectuées durant le week-end dernier.

Lusaka s’inquiète des implications de cette situation sur la sécurité alimentaire du pays.

Le porte-parole du gouvernement zambien a souligné le besoin urgent de soutenir les activités agricoles et stimuler la production dans les zones affectées.

Par ailleurs, il a noté que malgré les initiatives prises par le gouvernement au profit des agriculteurs, notamment à travers l’achat d’engrais et de semences, des inquiétudes subsistent quant à la viabilité des cultures de maïs en raison de la faible pluviométrie.

Plusieurs pays d’Afrique australe sont confrontés depuis plusieurs mois à une sécheresse sévère causée par le phénomène météorologique «El Niño», mettant en péril les récoltes céréalières de la saison agricole en cours.

Selon l’organisation météorologique mondiale (OMM), ce phénomène climatique devrait se poursuivre jusqu’en avril 2024, influençant les conditions météorologiques avec un temps plus chaud et des précipitations inférieures à la moyenne.

Les populations vulnérables comme les réfugiés seront les plus affectées.

La Zambie abrite plus de 71.000 réfugiés dont près de 10 mille Burundais.

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Photo : un champ de maïs menacé par la sécheresse non loin du camp de Meheba en Zambie

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