Cibitoke : enlèvement de 4 membres d’un parti politique
Le responsable du parti CDP (Conseil des Patriotes) dans la nouvelle province de Bujumbura et trois autres membres de ce parti sont introuvables depuis le dimanche 15 septembre. Le parti accuse les Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD) d’être les auteurs de ce quadruple enlèvement. Un responsable des concernés ne nie pas les faits. (SOS Médias Burundi)
Au moment des faits, Mao Ndikukazi, représentant du parti CDP dans la nouvelle province de Bujumbura, Élysée Hamza, un membre de ce parti et un autre militant du même parti, se trouvaient dans un bistrot au chef-lieu de la province de Cibitoke (nord-ouest du Burundi).
« Ils ont été enlevés par des Imbonerakure alors qu’ils étanchaient leur soif avec d’autres résidents », a dit à SOS Médias Burundi le porte-parole du CDP, Ferdinand Nkurunziza.
Il dit que les membres de la ligue des jeunes du parti présidentiel qui ont participé à ce « kidnapping » ont accusé les quatre hommes de « tenir une réunion illégale ».
Des témoins ont confirmé à SOS Médias Burundi que les quatre militants du parti CDP ont été embarqués à bord d’un véhicule d’Élias Birikunzira ,responsable des Imbonerakure dans la nouvelle commune de Cibitoke. Il a pris une direction inconnue. Nos sources parlent aussi d’une présence des agents de renseignements au moment des faits.
Élias Birikunzira se trouve être également responsable du marché moderne de Rugombo, à Cibitoke.
« J’ai exécuté les ordres venus d’en haut », a-t-il expliqué sans donner de détails. Quant au lieu de détention des quatre hommes, il dit qu’il faut « les chercher là où ils se trouvent ».
Le président de ce parti Anicet Niyonkuru a pris X (Anciennement Twitter) pour dénoncer cet acte.
« Arrestation vagabonde des membres du parti CDP ce 15 septembre 2024. Mao Ndikukazi et trois autres membres du parti CDP vont passer leur deuxième nuit dans les cachots du SNR. Ils ont été arrêtés par le chef des Imbonerakure de Cibitoke. Nous demandons leur libération immédiate », a-t-il écrit ce lundi.
Anicet Niyonkuru n’a pas précisé le cachot du Service national des renseignements où sont détenus les quatre hommes. SOS Médias Burundi n’a pas non plus pu avoir la précision sur leur lieu de détention. Mais selon une source sécuritaire, ils sont détenus dans un lieu tenu secret en province de Cibitoke. Ferdinand Nkurunziza a dit que « nous les avons cherchés dans tous les cachots officiels, en vain ».
Ces derniers temps, plusieurs représentants des partis politiques, pourtant non représentatifs ou perçus par une certaine opinion comme étant « inféodés » au CNDD-FDD ont été arrêtés, malmenés ou empêchés de se rendre sur leur colline d’origine.
Dans la plupart des cas, des responsables locaux des Imbonerakure, en collaboration avec la police et l’administration, les ont accusés de « vouloir inciter la population à se révolter contre les institutions ». Certains ont été détenus dans des cachots de l’administration, des parquets ou des commissariats de la police avant d’être libérés sans qu’aucun motif valable ne leur soit fourni.
Des responsables des partis politiques d’opposition ne cessent d’appeler la justice burundaise à « punir les auteurs de ces actes », craignant une situation encore très dangereuse à l’approche des législatives de 2025.
Au moment de l’enlèvement des quatre membres du parti CDP, plusieurs militants du CNDD-FDD s’y trouvaient aussi, a appris SOS Médias Burundi.
Le nouveau découpage administratif, approuvé en 2022 par le gouvernement burundais réduit à 5 les provinces qui sont au nombre de 18 actuellement.
Dans la même délimitation des provinces, les communes ont été réduites de 119 à 42. Les zones passent de 339 à 447 au moment où les collines ont augmenté de 2910 à 30 37. Elle sera effective avec les élections législatives de l’an prochain.
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Photo : démonstration de force des Imbonerakure à Bujumbura © SOS Médias Burundi
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