Reporters Sans Frontières déçu par le maintien en détention des journalistes d’Iwacu

Reporters Sans Frontières déçu par le maintien en détention des journalistes d’Iwacu

Dans une interview exclusive accordée à SOS Médias Burundi, Arnaud Froger responsable du bureau Afrique à RSF dit que cette organisation envisage de nouvelles actions pour que les journalistes d’Iwacu soient remis en liberté. (SOS Médias Burundi)

S’exprimant au nom de RSF division Afrique, M. Froger dit que l’organisation de défense des droits de journalistes est déçue par la décision de la justice burundaise qui maintien en détention les journalistes d’Iwacu. « Nous sommes consternés par la persistance des autorités burundaises à assimiler ces journalistes à des complices des affrontements alors qu’ils n’étaient présents sur place que pour couvrir un événement important et d’intérêt public, c’est-à-dire de faire leur travail de journaliste. Les informations faisant état de ces affrontements circulaient depuis plusieurs heures sur les réseaux sociaux quand ils ont décidé de se rendre sur les lieux », explique-t-il.

Selon M. Froger, l’autorité burundaise donne un message clair aux journalistes qui oseraient travailler sur des sujets sensibles. « Si les journalistes s’intéressent de trop à des sujets que les autorités préféreraient garder sous silence ou qui les dérangent, ils risquent la prison. Dans un pays où la presse indépendante est constamment attaquée et à quelques mois des élections, cela va contribuer à renforcer le climat de peur qui règne dans les rédactions et donc renforcer l’autocensure », craint RSF.

Si les journalistes ne sont pas à même de faire leur travail et que le verrouillage du paysage médiatique se poursuit, le régime burundais va tuer le débat public et enfoncer le pays dans la crise. Le cadenassage de l’information ne conduit pas à la paix, il accroît les frustrations et empêche les citoyens de faire des choix informés, poursuit Reporters Sans Frontières.

L’organisation demande à la justice de faire un procès juste et de remettre en liberté les quatre journalistes, Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Térence Mpozenzi et Egide Harerimana détenus depuis un mois à la prison de Bubanza (Ouest du Burundi). Les employés du groupe de presse Iwacu ont été accusés par le substitut du procureur de Bubanza de « complicité d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État ».

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