Un coup de fil à une autorité locale a valu la détention à un responsable du CNL à Busoni
Martin Ndagijimana, chef du district de la jeunesse du parti CNL (Congrès National pour la Liberté) dans le district de Gitobe regroupant 3 communes dont Gitobe, Vumbi et Busoni est détenu dans les cachots de la commune de Busoni (province de Kirundo, Nord du Burundi) depuis ce jeudi. (SOS Médias Burundi)
Martin Ndagijimana a été interpellé jeudi dernier. C’est suite à un appel que l’opposant a passé le même jour. Il avait appelé le chef de la colline de Kabanga dans la zone de Murore en commune de Busoni. C’était au sujet de deux membres de sa formation politique qui ont été dernièrement arrêtés par des jeunes du parti au pouvoir quand ils rentraient d’une fête de mariage dans la localité voisine de Ruremba. Le chef de colline Léonard Nkeraguhiga l’a alors fait arrêter avant de le transférer dans le cachot communal, selon les proches de Ndagijimana.
« Il lui a d’abord demandé de se rencontrer au chef lieu de la commune. Arrivé sur le lieu, des policiers dirigés par le chef de poste collinaire l’ont interpellé sur ordre du chef de colline », précisent-ils.
L’offficier de police judiciaire en charge du dossier lui aurait signifié qu’il est détenu pour avoir osé téléphoner le chef de colline sans permission à des heures avancées.
« C’est une injustice totale,c’est du jamais vu sauf à Kirundo », a indiqué la mère de Martin Ndagijimana.
Contacté le chef de colline de Kabanga confirme les faits. « C’est moi qui l’ai fait détenir parce que les irréductibles (ibipinga) et ceux qui ne font pas partie du comité mixte de sécurité, sur la colline n’ont pas le droit d’appeler un administratif. Ils doivent passer par des intermédiaires. Je l’ai fait afin qu’il puisse servir d’exemple pour d’autres qui sont comme lui. La décision est irrévocable. Il sera libéré le jour où je le déciderai moyennant une amende », a affirmé le chef de colline de Kabanga sur téléphone.
Selon les responsables du CNL à Kirundo, M. Ndagijimana est le dixième militant de cette formation politique d’opposition arrêté et détenu à Busoni dans un intervalle de deux semaines.
