La police a réellement tué qui  dans la province de Bujumbura?

La police a réellement tué qui dans la province de Bujumbura?

La police burundaise a affirmé avoir tué  «22 criminels » dans la province de Bujumbura (ouest du Burundi) la semaine dernière. Toutefois, des sources locales disent que des policiers  et des Imbonerakure ont exécuté des individus présentés comme des « rebelles ». ( SOS Médias Burundi)

Dans une conférence de presse tenue à Bujumbura( capitale économique du Burundi) hier, le porte-parole de la police a affirmé qu’un groupe armé de criminels avait été identifié dans les communes d’Isale et de Nyabiraba depuis mercredi dernier et que des opérations de ratissage se sont poursuivies depuis ce jour-là jusqu’à dimanche.

Pour le porte-parole, les «criminels » profitent de cette période pré-électorale. «Des criminels profitent du détournement de l’attention de la population qui est maintenant dirigée vers les élections en vue », a-t-il martelé avant d’ajouter  qu’il s’agit d’un phénomène de criminalité qui est scientifiquement explicable. «Lorsque dans un pays il y a un grand événement, toute la population voit son attention tourner vers ce grand événement et la vigilance pour les autres cas de criminalité diminue au profit de cet événement important », a expliqué Pierre Nkurikiye.

Le bilan de la police dans la province de Bujumbura a fait état de  «22 criminels et 2 policiers tués » dans des affrontements. Selon Pierre Nkurikiye, un des «criminels » qui serait le chef de la bande était un enseignant au Lycée  Maranata de Kivoga, en commune de Mutimbuzi dans la  province de Bujumbura.

Mais l’enseignant avait été arrêté dimanche dernier en compagnie de deux autres hommes originaires de la commune de Mubimbi dans la même province,  d’après nos informations.

Jean Bosco Minani, originaire de la localité de Kiyenzi en commune de Kanyosha dans la province de Bujumbura et les autres  interpellés finiront par être exécutés. «Cet enseignant et les deux  hommes font partie d’un groupe de douze personnes qui ont été exécutées », disent  des témoins.

Centre de Nyabiraba

Selon un élu local qui a témoigné sous couvert d’anonymat pour des raisons de sécurité, les personnes exécutées ont été enterrées sur la colline de recensement de Kinama en zone et commune de Nyabiraba. «Nous les avons enterrées là-bas même parce qu’on avait pas d’autres choix », nous a-t-il  expliqué.

Depuis lundi, plusieurs photos montrant des hommes à moitié nus, en train d’être battus ou couchés sur le ventre circulent sur les réseaux sociaux.

Selon les témoignages recueillis par SOS Médias Burundi, elles ont été prises dans la localité de Mugoti  en commune de Nyabiraba dimanche dernier.

On y voit des individus présentés par des habitants comme des jeunes Imbonerakure (certains en t-shirts du parti au pouvoir, le CNDD-FDD) entrain de tabasser ou essayant d’étrangler les personnes interpellées.

 La police n’a pas fourni d’explications là-dessus dans sa communication d’hier.

Depuis mercredi dernier, le jour où des informations faisant état d’une incursion d’un groupe armé dans la province de Bujumbura ont commencé à circuler, plusieurs personnes ont été arrêtées dans les communes d’Isale, Nyabiraba et  Kanyosha. Ce sont pour la plupart des militants du CNL.

Colline de Kinama

Des proches des personnes appréhendées disent craindre pour leur sécurité. «Nos proches ont été arrêtés durant le week-end. On nous a dit que certains sont ici au cachot du commissariat communal au moment où d’autres auraient été transférés dans la ville de Bujumbura. Seulement on ne les a j’aimais vus », ont indiqué des hommes et femmes rencontrés devant les bureaux du commissariat communal de Nyabiraba hier dans l’après-midi.

Depuis hier  soir, une compagnie de militaires a été installée à ce commissariat.

Elle devra  y rester en permanence jusqu’à la fin des élections, selon des sources militaires.

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