Muyinga : des cris de détresse entendus dans les bureaux du SNR font peur aux habitants

Muyinga : des cris de détresse entendus dans les bureaux du SNR font peur aux habitants

Des habitants du quartier de Kibogoye au chef-lieu de la province de Muyinga (nord-est du Burundi) disent être terrifiés par des cris de détresse entendus dans les enceintes du bureau du SNR (service national de renseignements) dans la province. Ils pensent que des détenus y sont torturés. Traumatisés, des enfants demandent des explications aux parents qui sont incapables de les leur fournir. (SOS Médias Burundi)

Le bureau du SNR se trouve dans les enceintes du BPEAE (Bureau provincial de l’élevage, de l’agriculture et de l’environnement) à Muyinga. Des témoins disent y entendre souvent des gens crier énergiquement au secours. « Au début, les séances de ce que l’on pense être des tortures se passaient la nuit. Maintenant ça se passe dans la journée parce qu’ils ont remarqué que les cris alertent tout le monde dans le calme et la tranquillité de la nuit. Ils profitent de la journée quand les adultes sont au travail. Seuls les enfants qui restent à la maison entendent les cris de détresse. Quand nous rentrons, ils nous demandent ce qui se passe », regrettent nos sources.

Selon des témoins, le cas récent a eu lieu il y a une semaine. Une voix d’un homme qui criait au secours a inquiété des passants. « Des gens qui passaient ont été pris de peur. Personne n’est intervenu. Des policiers qui gardent l’endroit sont en alerte permanente, bien armés et virulents », racontent-ils.

D’après des habitants, les victimes sont transférées à d’autres lieux dans la discrétion totale. « Après des séances de torture, le véhicule du représentant provincial des renseignements effectue des navettes vers le parc national de la Ruvubu (même province). Peut-être que des gens sont tués et jetés dans ce parc », craignent-ils.

Traumatisme des mineurs

Selon des habitants du quartier, les enfants exposés à cette situation sont traumatisés. « C’est triste pour nos enfants qui entendent des cris. Nous n’osons pas nous imaginer leur état psychologique lorsque nous-mêmes sommes très traumatisés! », s’interrogent des parents qui demandent que le bureau soit délocalisé.

D’autres parents regrettent le fait que de retour du travail, leurs enfants leur racontent ce qu’ils entendent comme s’il s’agissait d’un jeu.

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Photo : la province de Muyinga

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