Gitega : procès de flagrance de trois employés d’une station-service accusés de fraude

Gitega : procès de flagrance de trois employés d’une station-service accusés de fraude

Il s’agit de Shadrack Niyitangavyose, gérant, Patrice Mugabonihera, pompiste et Emmanuel Ndayikengurukiye, veilleur. Tous travaillent à une station service dans la capitale politique Gitega. La station appartient à l’entreprise pétrolière Burundi Petroleum Product (BUPP) de l’ancien deuxième vice-président de la République Gabriel Ntisezerana. Ils sont accusés par le ministère public d’avoir dérobé 1136 litres d’essence pour les revendre à un prix exorbitant sur le marché noir. Cette fraude a entraîné une atteinte au bon fonctionnement de l’économie nationale, selon le tribunal de grande instance de Gitega. (SOS Médias Burundi)

Le gérant et le pompiste ont avoué la faute et plaidé coupables. Ils ont demandé d’être punis d’une amende au lieu d’une peine de prison.

Le veilleur a de son côté rejeté en bloc toutes les accusations portées contre lui arguant que son statut de veilleur ne lui permettait pas de s’ingérer dans la gestion et la distribution du carburant. Il a demandé d’être blanchi. Dans son requisitoire, le ministère public a demandé une peine de cinq ans de prison contre tous les trois prévenus.

La partie civile, à savoir Burundi Petroleum Product a indiqué que l’infraction a terni l’image de l’entreprise. Son avocat a en outre fait savoir que le fait de cacher l’essence dans les bidons comportait un risque d’incendie de la station. Il a également reconnu que les trois agents ont voulu créer une pénurie de carburant pour perturber l’économie du pays et a demandé qu’ils soient punis conformément à la loi. « Nous demandons un paiement solidaire d’un dédommagement de 8.850. 000 francs burundais », a suggéré Maître Emmanuel Burakuvye.

Après délibération, Shadrack Niyitangavyose, Patrice Mugabonihera et Emmanuel Ndayikengurikiye ont été condamnés à cinq ans de prison sans dédommagement.

L’ essence est devenue une denrée très rare dans différentes provinces du Burundi depuis bientôt deux mois. Des pétroliers évoquent un manque de devises mais le ministère en charge du commerce a récemment affirmé qu’il a trouvé solution tout en prévenant. « Personne ne peut dire exactement quand la situation sera débloquée ».

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Photo : les locaux du tribunal de grande instance de Gitega

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