Tanzanie : une association de défense de droits de réfugiés dresse un bilan sombre

Tanzanie : une association de défense de droits de réfugiés dresse un bilan sombre

Dans un rapport trimestriel de juillet à septembre, l’association « Dynamique pour les droits des réfugiés en Tanzanie » dénonce plusieurs abus et violations grave des droits de réfugiés burundais se trouvant en Tanzanie. Des disparitions forcées au manque d’accès aux soins de santé en passant par des arrestations arbitraires, harcèlement, vol des biens des réfugiés […], les réfugiés burundais se retrouvent dans une situation où ils sont opprimés au lieu d’être protégés par la police et le pays d’accueil. L’association demande à la Tanzanie de respecter les conventions et traités qu’elle a ratifiés en rapport avec la protection des réfugiés. Au HCR et à d’autres organisations internationales, elle recommande de suivre de près la situation des réfugiés burundais en Tanzanie. (SOS Médias Burundi)

Selon le rapport, au moins dix réfugiés sont portés disparus depuis juillet dernier.
Ils étaient installés dans les camps de Mtendeli et Nduta. Le document parle aussi de plusieurs cas de passage à tabac, d’arrestation arbitraires, de détention illégale, de rapatriement forcé et d’autres formes de harcèlement.

« Plus de 1500 réfugiés récemment délocalisés de Mtendeli vers Nduta ont été harcelés », décrit l’association. “A leur Arrivée, les responsables du camp de Nduta leur ont interdit de fabriquer des briques pour pouvoir remplacer les tentes. Ceux qui travaillaient dans les différentes organisations non gouvernementales à Mtendeli ont été informés que leur contrat sera suspendu une fois qu’ils seront délocalisés à Nduta alors que les contrats n’avaient pas encore pris fin. Cette décision illégale viole leur droit de travail”, souligne le rapport. 

Santé

Dans le domaine sanitaire, le rapport revient sur le durcissement des conditions d’accès aux soins de santé et la négligence de gestion du Covid-19 dans les camps. « Des enfants de moins de 5 ans meurent en grand nombre pour manque de médicaments. […], alors que trois cas de Covid-19 ont été confirmés à Nduta, les réfugiés craignent une grande propagation de cette épidémie surtout qu’il n’y a pas de mesures barrières prises par les autorités du camp pour freiner sa propagation […]”, détaille le rapport tout en soulignant le manque d’un personnel soignant qualifié.

Revenant sur le système de recrutement des enseignants basé sur le favoritisme et la corruption, l’association trouve que la qualité de l’enseignement laisse à désirer dans les camps de réfugiés en Tanzanie.

Elle demande à la Tanzanie de respecter les conventions et traités en rapport avec les réfugiés qu’elle a ratifiés pour mettre fin à des actes de violations que subissent constamment les réfugiés.

Au HCR et à d’autres organisations internationales qui militent pour les droits des réfugiés, elle demande d’intervenir et suivre de près la situation des réfugiés burundais en Tanzanie.

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Photo d’archives : des réfugiées burundaise et leurs enfants prêts à embarquer vers Nduta

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