Uvira (RDC) : plus de trois cents Burundaise en détention

Uvira (RDC) : plus de trois cents Burundaise en détention

La majorité des détenus sont des jeunes gens.
Ils s’étaient rendus en RDC, surtout dans la province du Sud-Kivu (Est) à la recherche de l’emploi. Des anciens prisonniers demandent aux autorités burundaises d’intervenir pour qu’ils soient libérés.
(SOS Médias Burundi)

Les Burundais détenus à la prison d’Uvira sont poursuivis pour deux faits majeurs, selon nos sources : participation à des mouvements armés et clandestinité. « Il suffit que l’on te soupçonne seulement, tu es vite accusé de collaborer avec des bandes armées ou de vivre irrégulièrement sur le sol congolais », dénoncent des Burundais à Uvira.

Dans la prison, les ressortissants burundais vivent dans de très mauvaise conditions. « Ils n’ont personne pour les ravitailler en vivres. Les plus chanceux comme moi préparons la nourriture pour des Congolais ou lavons leurs habits en échange d’une assiette, sinon on crève de faim. Ils sont nombreux à manger des écorces de banane ou manioc pour survivre », se souvient un jeune homme qui vient d’être relâché.

Il demande aux autorités burundaises d’intervenir pour qu’ils soient libérés,insistant que « l’on nous exige des sommes colossales d’argent pour être libérés ».

Libres mais rackettés

La majorité de Burundais installés surtout à Uvira dans le Sud-Kivu y séjournent comme des travailleurs saisonniers dans les champs, des conducteurs de taxi moto ou vélo ou encore travailleurs domestiques.
Cette ville située à plus ou moins 7 kilomètres de la frontière de Gatumba entre la RDC et le Burundi accueille beaucoup de citoyens burundais. Ces derniers sont plus appréciés par des employeurs congolais par rapport aux locaux. Mais ils dénoncent des sommes d’argent jugées exorbitantes qu’ils doivent verser tous les trois mois,sans motif. « Les services d’immigration nous ont obligés de payer 15 dollars tous les trois mois. Aucune explication n’a été fournie. Beaucoup d’entre nous ont été expulsés sans raison », déplorent-ils.

Jean Paul Habimana, porteur trouve que « le montant est exagéré par rapport à ce que je gagne ».

Les services d’immigration à Uvira disent expulser des irréguliers seulement. Les montants exigés sont ceux relatifs seulement à un visa d’établissement permettant à ces Burundais de pouvoir bénéficier d’un permis de travail de trois mois, expliquent-ils.

Depuis quelques mois, des dizaines de jeunes burundais ont été arrêtés sur le territore d’Uvira. Ils sont soupçonnés d’appartenir à des groupes armés ou de bandits.

Certains d’entre eux ont été tués par l’armée qui affirme que de plus en plus de Burundais collaborent avec des sujets congolais dans la criminalité et le banditisme.

Le Sud-Kivu héberge au moins deux groupes armés burundais sinon les seuls mouvements rebelles burundais qui existent officiellement à savoir les Red Tabara et les FNL du général Aloys Nzabampema.

Les autorités burundaise et congolaise craignent que des recrues ne se fassent passer pour des demandeurs d’emploi comme stratégie de rejoindre facilement ces deux groupes armés.

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Photo : une place publique dans la ville d’Uvira

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