Cibitoke : des militaires et des Imbonerakure en partance pour la RDC
La circulation de plusieurs centaines de militaires et d’Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD) a été observée dans les communes de Buganda et Rugombo dans la province de Cibitoke (Nord-ouest) entre jeudi et ce samedi. Ils étaient lourdement armés en partance vers la RDC pour traquer les rebelles burundais du groupe armé Red Tabara qui ont une base arrière au Sud-Kivu (Est de la RDC). Les habitants proches de la rivière Rusizi (séparant le Burundi et la RDC) par où ils traversent se disent inquiets de ces mouvements nocturnes. Ils demandent plus de sécurité. Un haut gradé de la FDNB (Force de défense nationale du Burundi) dans la région nie ces allégations. (SOS Médias Burundi)
Plusieurs centaines de militaires burundais et d’Imbonerakure continuent de franchir la frontière du grand voisin de l’ouest avec l’objectif ultime d’aller combattre les rebelles de Red Tabara.
Ces mouvements se sont intensifiés depuis jeudi, et la nuit de ce vendredi à samedi dans les points de passage situés sur les collines de Kaburantwa, Rusiga et Kagazi des communes de Buganda et Rugombo de la province de Cibitoke .
Une source militaire a confié à SOS Médias Burundi qu’il s’agit d’une relève. Cela permet une rotation des soldats et Imbonerakure établis dans les hauts plateaux des groupements de Masango et Kigoma, territoire d’Uvira (où ils combattent les rebelles burundais de Red Tabara) de rentrer à la maison pour un congé bien mérité.
« Il faut garder et consolider nos positions par de nouveaux éléments qui doivent remplacer ceux qui viennent en congé au Burundi », a confié la source.
La même source indique qu’il s’agit d’un travail conjoint mené par les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) et la FDNB pour empêcher surtout les Red Tabara d’exporter la guerre sur le sol burundais.
Un des jeunes du parti présidentiel a signifié que le déploiement en RDC est opéré après deux mois d’une formation militaire accélérée au 112ème bataillon d’infanterie de Cibitoke qu’il a bénéficié, lui et ses camarades.
« Toutefois, nous partons sans avoir eu notre dû pour laisser au moins de l’argent à nos familles. Plus grave encore, même ceux qui sont déjà tombés sur le champ de bataille au Congo, leurs familles n’ont pas encore perçu des indemnisations malgré de nombreuses promesses répétées », regrette-t-il.
Un militaire a également confié que « plusieurs soldats ont déjà trouvé la mort de l’autre côté de la Rusizi suite aux intenses combats avec les Red Tabara et leurs alliés Maï Maï. Les indemnisations n’ont pas encore été versées à qui de droit jusqu’à présent ».
Ces intenses mouvements nocturnes de militaires et d’Imbonerakure lourdement armés qui traversent la rivière Rusizi font peur aux habitants des collines de Kagazi, Rusiga et Kaburantwa qui constituent les principaux points de passage.
Le commandant du camp militaire de Cibitoke parle de simple travail de routine de sécurisation des frontières. Le gouverneur de Cibitoke quant à lui fait savoir que « rien d’anormal n’est à signaler. La sécurité est garantie partout sur tout le territoire de la province ».
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Photo : la rivière Rusizi séparant le Burundi et la RDC
