Nairobi : les protagonistes dans la crise congolaise se réunissent sans le M23

Nairobi : les protagonistes dans la crise congolaise se réunissent sans le M23

Depuis ce lundi 28 novembre, les protagonistes dans la crise congolaise se réunissent à Nairobi pour une durée de six jours. Le M23, un mouvement rebelle qui s’est emparé de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu n’a pas été convié à ce dialogue. (SOS Médias Burundi)

Environ 200 participants seront dans la capitale kényane durant six jours pour essayer de trouver une solution à la crise qui prévaut dans l’est du Congo. Le facilitateur dans la crise congolaise, l’ancien président du Kenya Uhuru Kenyatta a rappelé que ce sont les Congolais eux-mêmes qui doivent s’investir pour sauver leur pays.

« Vous devrez comprendre que c’est vous-mêmes qui devez trouver la solution à vos problèmes en tant que Congolais. Personne d’autre. Nous, on est là pour vous accompagner et prier pour vous. C’est à vous qu’appartient la plus grande responsabilité. Vous devez comprendre que vos richesses doivent vous aider au lieu d’être un élément déclencheur de verser votre sang », a-t-il indiqué sur un ton sévère.

Quant au président rwandais Paul Kagame, dont le pays est toujours accusé de soutenir le M23, « la raison majeure de cette crise persistante est l’échec de la mise en application de nombreux accords à différents niveaux et à des moments différents, ces dernières années. Je crois sincèrement que cette fois-ci, ces efforts vont produire de bons résultats ».

Le président congolais lui a parlé d’une grande opportunité à « saisir ». Félix Tshisekedi a comparé la situation à l’Est de son pays à « un naufrage ».

« Ici et maintenant, nous devons agir avec rapidité et synergie pour sortir les provinces de l’Ituri, Maniema, Nord et Sud-Kivu, Tanganyika de ce que j’appelle un naufrage. Nous devons définitivement faire taire les armes pour donner la chance à notre désir commun de reconstruire ensemble notre pays », a estimé M.Tshisekedi.

Le président burundais Évariste Ndayishimiye en même temps président en exercice de l’EAC a demandé aux protagonistes de s’inspirer du modèle burundais- avec les accords d’Arusha signés en 2000.

« Au Burundi, il y avait presque dix groupes armés. Nous avions dix-sept partis politiques protagonistes mais quand la région s’est levée, les Burundais se sont assis ensemble et ils ont retrouvé la paix. Voilà aujourd’hui, les forces de défense du Burundi sont en train d’aider d’autres pays à retrouver la paix. Ne vous découragez pas. Si vous acceptez de vous asseoir ensemble et de se parler franchement, vous aurez la paix », a insisté le président Neva qui a ouvert le troisième round des pourparlers de Nairobi.

Le M23 n’a pas été convié à ces négociations, a confié son porte-parole à SOS Médias Burundi.

« […], les recommandations issues de ces pourparlers ne concernent que ceux qui y ont été invités. Nous, nous continuons d’implorer le facilitateur pour qu’il nous reçoive et écoute nos doléances. Nous attendons notre tour », a dit Munyarugero Karemera Canesius, porte-parole du mouvement du 23 mars.

Et d’ajouter “pour ce qui est des combats, nous avons cessé les hostilités juste après la sortie du communiqué des chefs d’Etat lors de la réunion de Luanda (Angola). Nous l’avons respecté. Ce que nous continuons de demander plutôt c’est que le gouvernement de Kinshasa puisse arrêter de nous agresser en attendant l’issue des négociations ».

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Au moins 40 mouvements rebelles ont été invités à Nairobi. Mais les représentants de la société civile et des groupes armés du Sud-Kivu sont restés coincés à Goma, la capitale du Nord-Kivu.

Ils disent ignorer les raisons derrière ce blocage et estiment qu’il est impossible que le dialogue se poursuive « sans notre présence ».

À l’exception des présidents burundais et kényans, les autres leaders de la communauté Est-Africaine ont suivi l’ouverture de ces pourparlers en vidéo-conférence.

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Photo : les protagonistes dans la crise congolaise se réunissent à Nairobi pour une durée de six jours

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