Ntega : neuf femmes tuées par leur mari en une année

Ntega : neuf femmes tuées par leur mari en une année

Des habitants de la commune de Ntega en province de Kirundo (nord du Burundi) ont demandé que la peine de mort soit rétablie pour exécuter toute personne qui commet un meurtre. Cette demande survient suite à un assassinat d’une femme de la colline de Monge, survenu le 23 janvier dernier. Au moins neuf femmes ont été tuées par leur mari dans cette commune, entre janvier 2022 et janvier 2023. (SOS Médias Burundi)

Dans une réunion tenue jeudi dernier par le gouverneur de la province de Kirundo, des habitants de la commune de Ntega se sont exprimés sur les cas d’assassinat commis ces derniers mois en cette circonscription.

Neuf femmes ont été tuées par leur conjoint depuis l’an 2022. Le dernier cas remonte à lundi dernier. Un caporal-chef de l’armée burundaise, Pascal Bizimana a assassiné son épouse.

Le tribunal de Kirundo l’a condamné à une peine de prison à perpétuité. Il devra aussi verser 25 millions de francs burundais à sa belle famille-des frais de dédommagement.

Huit jours plus tôt, une autre femme, Sandrine Nibigira, la trentaine, avait été retrouvée morte. Son mari qui est soupçonné d’être l’auteur du meurtre a fui la localité de Musumba où ils habitaient. La police indique être à sa recherche. Les deux femmes assassinées en janvier s’ajoutent à sept autres qui ont été tuées par leur mari également en 2022, selon des sources administratives.

Des habitants de la commune de Ntega ont demandé qu’il y ait « exécution immédiate de toute personne ayant commis un assassinat ».

Ils se disent choqués de voir que les criminels ne tardent pas dans les maisons de détention suite à la corruption qui gangrène le domaine judiciaire.

« La plupart des crimes commis sont liés à l’impunité », a insisté une femme-leader de cette commune.

Les autorités locales mettent aussi en cause le système judiciaire.

« Le parquet de Kirundo est corrompu » a dénoncé une autorité locale, publiquement.

Le gouverneur de Kirundo Albert Hatungimana a expliqué qu’une peine de mort n’est pas envisageable. La constitution burundaise l’a abolie.

Plus de 98% des habitants de la commune de Ntega ayant participé à cette réunion ont voté à main levée pour le retour de la peine de mort contre les personnes condamnées pour un acte d’assassinat.

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Photo d’illustration : au chef-lieu de la commune de Ntega

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