Rumonge : trois vendeurs de boissons traduits en justice

Rumonge : trois vendeurs de boissons traduits en justice

Trois vendeurs de boissons de la Brarudi (Brasserie et limonaderie du Burundi) ont comparu au tribunal de grande instance de Rumonge (sud-ouest du Burundi ) ce lundi. Ils sont accusés de majorer les prix officiels des boissons et d’outrepasser les mesures administratives. Les concernés ont plaidé coupables. (SOS Médias Burundi)

C’est dans un procès de flagrance que les trois commerçants ont été jugés. Deux d’entre eux détiennent des buvettes dans la même localité. Il s’agit de Claver Niyonkuru, gérant d’un hôtel à Makombe. C’est sur la colline de Mutambara de la zone de Gatete en commune et province de Rumonge, Evelyne Ndayihimbaze, gérante d’un bistrot situé sur la colline de Mutambara.

Les deux ont été accusés par le ministère public d’avoir vendu à 3000 francs burundais l’Amstel blonde alors que son prix officiel est fixé à 2500 francs burundais.

Le troisième accusé est Franck Irakoze, détenteur d’un bar situé sur la colline de Mitonto, même commune. Il lui est reproché d’avoir vendu une caisse d’Amstel blonde à 2.700 francs la bouteille.

Les accusés ont plaidé coupables.

Claver Niyonkuru a signalé que c’est un ordre réçu de son patron. Evelyne Ndayihimbaze a, quant à elle expliqué qu’elle a dû payer des frais exorbitants de transport, suite à la carrence du produit dans la zone.

Franck Irakoze quant à lui a expliqué avoir appliqué un prix négocié avec son client.

« Il devrait se rendre à une fête familliale. Il m’a envoyé chercher ces boissons et a ajouté deux cent francs burundais la bouteille suite aux courses que je devais effectuer ». Le tribunal les a punis d’une amende de deux cents mille francs bundais chacun. Les accusés devront faire un emprisonnement subsidiaire de six mois s’ils ne se conforment pas à la décision.

Des observateurs locaux parlent de deux poids deux mesures.

« On a rayé de la liste des commerçants de douze bistrots et mini-dépôts à Rumonge alors qu’ils vendent les boissons à des prix exorbitants », dénoncent-ils.

Selon nos sources, Claver Niyonkuru travaille pour le compte d’un officier de la police burundaise, chargé de la logistique au commissariat de Makamba (sud du Burundi).

Lors de sa récente descente à Rumonge, Martin Niteretse le ministre en charge des affaires intérieures avait mis en garde les autorités locales.

« Tout spéculateur sur les prix de la Brarudi, du ciment et du sucre doit être rayé définitivement de la liste des commerçants de ces produits ».

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Photo : des vendeurs des produits Brarudi au chef-lieu de la province de Rumonge

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