Dossier-Ecocash : la situation va de mal en pis

Dossier-Ecocash : la situation va de mal en pis

Depuis la perturbation des opérations de transfert d’argent via le service Ecocash, la population grogne. Les agents et les super agents sont dans une situation intenable. Ils demandent à la banque centrale d’intervenir. (SOS Médias Burundi)

Après cinq jours de perturbation du service Ecocash, les choses ne cessent de se détériorer.

« Je connais un agent qui a près de 50 millions de francs burundais en monnaie électronique. Comment va-t-il avoir cette somme? Pire encore, il est strictement interdit de retirer 15 millions par jour », se lamente un super agent qui opère en ville de Bujumbura, la capitale économique.

« On dirait que la BRB (Banque de la République du Burundi) en savait quelque chose quand elle a sorti le communiqué interdisant de dépasser un retrait de 15 millions par jour. Comment pourrions-nous opérer en tant que super agents, alors que parmi nos agents il y en a qui dépassent les 15 millions par jour! », ajoute-t-il.

Spéculations

Certains agents spéculent et retiennent jusqu’à 10% de la somme retirée par un demandeur car, justistifient-ils, ils ne sont pas en train de travailler. « C’est ainsi que nous gagnons un peu ».

Un agent explique qu’Ecocash lui a donné moins de 500 mille francs burundais depuis vendredi alors qu’il a plus de 10 millions à retirer

« Je dois faire de la spéculation pur survivre », révèle-t-il.

D’autres agents font des magouilles , aidés par des salariés d’Econet, service Ecocash pour avoir de l’argent, et la corruption reste le seul mode opératoire. Ça se répercute sur toutes les personnes qui ont de l’agent à retirer. Ceci est d’autant plus vrai qu’un travailleur d’Econet le confirme.

Les agents et leurs employeurs se lamentent aussi des services de Lumicash, concurrent de l’Ecocash.

« Si tu déposes de l’argent dans ton téléphone, l’opération est gratuite, alors qu’avant il y a avait de commissions pour le service ». Certains agents menacent de refuser de collaborer avec Lumicash.

Les conséquences du mauvais fonctionnement du service Ecocash sont légion, il est le plus utilisé dans le mobile money au Burundi. Des cotisations et des collectes d’argent se font via ce service qui était le plus fiable, sans parler de différents payements, selon les super agents.

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Depuis le 26 janvier dernier, le système Ecocash est paralysé. Cela fait suite à une décision de l’office burundais des recettes (OBR ) qui a saisi les comptes de la compagnie mobile Econet Wireless, détentrice du système. Selon l’office, la compagnie doit à l’État burundais une dette de plus de 88 milliards de francs burundais et de plus de 44 millions de dollars américains.

En attendant le déblocage de la situation, l’argent reste « coincé » dans les téléphones.

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