Masisi : les FARDC tentent de déloger le M23, le groupe rebelle les défie

Masisi : les FARDC tentent de déloger le M23, le groupe rebelle les défie

Des combats violents ont opposé ce mardi 31 janvier 2023 l’armée congolaise aux rebelles du M23 dans plusieurs localités du territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu à l’est du Congo. L’armée congolaise a pilonné des positions du M23 dans une partie de la cité de Kitchanga, tombée dans les mains des rebelles la semaine dernière. Mais la rébellion a résisté. (SOS Médias Burundi)

Les affrontements ont été signalés dans plusieurs endroits comme Burungu, Kilolirwe, Kitchanga , dans la chefferie de Bashali.

« Toute la journée a été dominée par les affrontements à Rusinga/Ndondo, c’est à plus ou moins 2km de Kitchanga vers Mweso en groupement de Bashali Mukoto dans le Masisi mais aussi à Kitobo à 3km de Kitchanga. Aucune partie n’a repoussé l’autre. Un avion des FARDC a largué des bombes sur les positions du M23 mais Kitchanga est toujours sous contrôle du M23 », a témoigné un habitant de Kitchanga joint par SOS Médias Burundi ,mardi soir vers 23h.

Plusieurs familles restent jusque-là enfermées dans l’enclos d’une base de la Monusco ( Mission de l’organisation des Nations-Unies en RDC) à Kitchanga. D’autres n’ont pas eu de place dans les enceintes de la base. Elles sont restées à ses alentours. Des dizaines de journalistes locaux qui attendent d’être évacués sont logés dans la base de la mission onusienne. Il faut dire que d’autres combats ont été rapportés sur l’axe-nord vers Kishishe toute la journée. Les rebelles voulaient percer vers le groupement de Mutanda dans la chefferie de Bwito, selon des sources locales.

Les combats ont repris récemment entre les FARDC et les rebelles du mouvement du 23 mars. Les deux camps s’accusent mutuellement de « provocation et violation des accords de cessez-le-feu », le M23 justifiant la reprise des hostilités par « la volonté de protéger la minorité Tutsi visée par un génocide planifié par Kinshasa et ses alliés ».

La situation dans l’Est du Congo est à l’origine de la détérioration des relations entre la RDC et le Rwanda. Les deux voisins de la région des Grands-Lacs d’Afrique s’accusent mutuellement de sabotage.

Depuis la résurgence du M23, une ancienne rébellion Tutsi qui a repris les armes fin 2021, reprochant aux autorités congolaises de n’avoir pas respecté ses engagements sur la réinsertion de ses combattants, les autorités congolaises restent persuadées qu’elle bénéficie du soutien du Rwanda. Ce dernier rejette les allégations et accuse à son tour Kinshasa de collaborer avec les génocidaires rwandais FDLR en leur fournissant des uniformes, armes et munitions dans le but de « déstabiliser son territoire ».

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Après l’expulsion de l’ambassadeur du Rwanda à Kinshasa et l’arrestation de deux ressortissants rwandais, salariés de l’organisation africaine de développement de la santé, accusés d’espionnage et de « planifier d’abattre un avion transportant le président congolais Félix Tshisekedi », les autorités congolaises ont exigé mardi le retrait des officiers rwandais affectés à l’état-major de la force régionale de l’EAC, basé à Goma (chef-lieu du Nord-Kivu). Ce qui a poussé le Rwanda à rappeler tous ses officiers déployés dans différents mécanismes régionaux basés dans le plus vaste pays de l’Afrique centrale, le même jour.

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Photo d’illustration : des rebelles du M23 à Kitchanga, janvier 2023

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