RDC : le Sud-Kivu rejoint le Nord pour s’opposer à la force régionale

RDC : le Sud-Kivu rejoint le Nord pour s’opposer à la force régionale

Une manifestation a été organisée ce mardi dans plusieurs villes et entités de la province du Sud-Kivu à l’est de la RDC. Les organisateurs ont appelé la population à « arrêter toute activité » pour « exiger le départ des troupes de la force régionale », à laquelle ils reprochent l’inefficacité. Depuis plusieurs semaines, une telle conteston a été organisée dans la province voisine du Nord-Kivu par la société civile, des groupes de pression et d’étudiants. (SOS Médias Burundi)

L’appel des organisations de la société civile dans le Sud-Kivu a été largement suivi, a remarqué notre reporter. Dans les petites et grandes villes comme Bukavu (chef-lieu du Sud-Kivu), Uvira, Kamituga et Baraka, toutes les activités étaient suspendues ce mardi.

« Les magasins étaient fermés, les élèves et écoliers sont restés à la maison, il n’y avait pas de véhicules dans les rues et les marchés étaient fermés », s’est rendu compte un reporter de SOS Medias Burundi dans cette partie du Congo.

Kelvin Bwija, l’un des leaders de la société civile à Uvira dit que « nous avons voulu manifester notre indignation ».

« Nous disons non à la balkanisation du Congo », scandaient des manifestants. Contrairement à ce qui s’est passé à Goma (chef-lieu du Nord-Kivu) récemment, les manifestants du Sud-Kivu n’ont pas été dispersés par les éléments des forces de l’ordre.

Certaines autorités locales dont le maire d’Uvira Kiza Muhato ont estimé que « c’est un droit reconnu par la Constitution congolaise ».

Les manifestants ont également exigé le départ des troupes de la force régionale à laquelle ils reprochent l’inefficacité.

La force régionale a été décidée par les chefs d’Etat de la communauté Est-Africaine en juin 2022 dans la capitale kényane Nairobi. Elle est décriée par une partie d’acteurs congolais qui l’accuse d’être « complice ».

Ses détracteurs lui reprochent de « ne pas passer à l’offensive et attaquer le M23  » et de « se contenter seulement de négocier des couloirs humanitaires et zones tampon », qualifiant les troupes de l’EAC de « scouts et spectateurs ».

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Le M23, une ancienne rébellion Tutsi qui a repris les armes fin 2021 reprochant aux autorités congolaises de n’avoir pas respecté ses engagements sur la réinsertion de ses combattants ne cesse de progresser depuis mi juin 2022 quand il a pris le contrôle de la cité de Bunagana, frontalière avec l’Ouganda. La rébellion a récemment agrandi la zone sous son contrôle dans les territoires de Rutshuru et Masisi dans la province du Nord-Kivu.

Les autorités congolaises restent persuadées qu’elle bénéficie du soutien du Rwanda, ce que le gouvernement rwandais ne cesse de balayer d’un revers de la main, accusant à son tour les dirigeants congolais de « collaborer avec les génocidaires rwandais FDLR en leur fournissant des uniformes, armes et munitions dans le but de déstabiliser le territoire rwandais ».

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Photo d’illustration: une rue presque désertique dans la ville d’Uvira, le 14 février 2023

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