Les rêves de Baregeya : Inflation sur inflation et perdition des cœurs

Les rêves de Baregeya : Inflation sur inflation et perdition des cœurs

Ventre creux suite à la montée exponentielle des prix des denrées alimentaires, bref une misère totale des « vrais » Burundais, risque de faire déborder le vase. Dépassé par des paroles dépourvues de toute substance, sarcastiques et dignes des vampires d’une ère qui n’existerait qu’en fiction dont seul le « boss de Satan » serait réalisateur, notre chroniqueur manque les mots pour parler de la situation pour le moins intenable. (Chronique par Mahoro sur SOS Médias Burundi).

Waouh ! Le Burundi est converti en jardin d’Eden. Tout est blanc, tout est clean. Dans le ciel c’est blanc. Sur terre c’est blanc. Dans les champs, c’est blanc. Ca danse dans le pays des tambours. Des jeunes font la parade militaire en présence des plus hauts dignitaires du pays. Ici et là c’est blanc. Mais…c’est blanc.
Tambour battant, un messie noir mais avec des dents d’un blanc éclatant harangue la foule dans un stade noir de monde. Des danses, des témoignages se suivent et se ressemblent pour dire combien ils sont heureux. Qui oserait dire le contraire ? Personne sans doute.

Ils se déplacent sur des lapins

Tiens ! Ça ne badine pas avec nos anges. Ils quittent la synagogue avec un moyen de déplacement qu’on n’avait jamais vu.
Mon Dieu, ils sont tous assis sur des lapins blancs, des grands lapins avec des tailles éléphantesques. Eh oui ! Les uns dorment même sur ces lapins-éléphants. Et, tenez-vous bien, dans des champs de cultures blanches. Et sur leur passage, les méga lapins laissent dédaigneusement des billets comme excréments et urinent l’or. Quel paradis !
Les enfants rayonnent de joie partout, en blancs sur des chaises blanches. Que du blanc en classe. Inutile de manger ni cuire, personne n’est affamé car tout le monde rayonne de joie, on exhibe ses dents à gorge déployée.

Rêve et tais-toi !

Mon Dieu ! Que vais-je devenir ? Le blanc que j’ai vu et senti partout n’était que malheur. Le blanc au ciel, c’était le soleil cuisant. Le blanc sur terre était de la grêle. Les lapins dignes des éléphants sont les mots qui sortent du fameux Neva. Lapin ! Lapin ! Lapin !
Le blanc, c’était surtout ces poches et ces bouches vides, des dents en l’air entre des lèvres gercées, sur le point de mourir. Le blanc en classe, ce sont les salles de classe vides de bancs pupitres, des enfants assis par terre, le ventre creux. Des chemins qui mènent à ces écoles sont clairsemés d’empreintes de pieds nus. Les enfants abandonnent l’école à un rythme effréné.
Les gens dans la synagogue n’étaient autres que des jeunes au stade, faméliques et sans travail mais forcés de montrer les dents en guise de rires, alors que Ndayishimiye pérore n’importe quoi pendant de longues heures, ventre gras, devant des enfants du pays affamés.

De petites gens pour diriger ?

Cher Neva ! « Les esprits faibles (petites gens) commentent les individus, les esprits moyens commentent les évènements, alors que les esprits forts (les grandes gens) commentent les idées ». Même si je paraphrase un peu une citation, situez-vous.
Si vous n’y parvenez-pas, car le pouvoir enivre, vous perdez trop de temps à parler de gens comme Rufyiri ( président de l’Olucome-Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques) ou d’autres supposés ennemis et, encore plus souvent, et c’est ce qui est plus inquiétant, de vous, en général providentiel, le plus ci, le plus ça !
Cher président, tant de gouttes ont tant de fois fait déborder le vase. Agissez alors, vous qui aimez tant prier, en chrétien modèle, à l’image du roi David quand il avait péché contre Dieu. Ce n’est jamais trop tard. Sinon, demain…cette population à qui vous faites subir une misère sans nom ne pourra pas vivre de lapins qui n’ont de réalité que les mots qui sortent de vos lèvres.

Monsieur le président, depuis quand le seul fait d’entendre le mot lapin emplit le ventre ? Croyez-vous que c’est ce qui va sauver les Burundais? Depuis quand tout le monde doit devenir agriculteur ? Non et non.

Tournez 1000 fois la langue …

Cher « Père de la Nation » (comme vous ne cessez de vous qualifier), tournez la langue 1000 fois avant de parler. Les occasions où vous avez raté l’occasion de la tourner ne se comptent plus.
Quand vous osez dire qu’il ne faut pas parler du dollar au Burundi, quand vous mettez le franc burundais sur le piédestal, lorsque vous faites vos piètres calculs sur le PIB devant la foule, à qui croyez- vous mentir ? Malheureusement, même le « président des élus » du peuple est de votre avis, pour ne pas dire qu’il vous dépasse en matière de rater l’occasion de se taire.
Le salut du Burundi ne viendra pas de ces champs que les dignitaires spolient à la population démunie. Les pleurs se transforment en ces malheurs qui s’abattent sur le pays, ces malheurs que vous et les vôtres ne ressentez pas.

Les Burundais meurent de faim. L’inflation atteint des abysses sans fond. Rien ne va dans tous les secteurs. Avouez-le et cessez de mentir au Burundais car « Uburundi bugona buri maso » (Les Burundais font semblant de rêver), dit-on. Mais, méfiez-vous de l’eau qui dort.

Dans cette jungle, il y a des tigres qui, sans en avoir l’air, peuvent dévorer sans proclamer leur « tigritude ». Quand la population n’aura plus rien à perdre, quand elle en aura marre de vos mimiques, vous comprendrez alors qu’il ne fallait pas procéder de la sorte dans la gestion du carburant, dans la commercialisation des biens de première nécessité, bref dans la gestion de la chose publique.

Mon Dieu ! Où es-tu ? J’aurais aimé que ton omniprésence pèse dans le choix de mes mots. Malheureusement, j’ai l’impression de ne plus te sentir, mon Dieu ! Pourquoi me laisser dire ça ?

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