Bujumbura : le juge d’appel a maintenu la peine de 10 ans contre la journaliste Floriane Irangabiye

Bujumbura : le juge d’appel a maintenu la peine de 10 ans contre la journaliste Floriane Irangabiye

La décision du juge d’appel a été annoncée ce mardi matin. Le comité pour la protection des journalistes dénonce une mesure « très honteuse ». (SOS Médias Burundi)

La famille de notre collègue a été informée de la décision en début d’après-midi. Un membre de famille de Floriane Irangabiye a estimé que « nous sommes très choqués et ne savons plus quoi faire ».

Pour le comité pour la protection des journalistes CPJ, il s’agit d’une décision « très honteuse ».

“C’est une décision très honteuse qui arrive un jour avant la journée internationale de liberté de la presse où les journalistes sont supposés célébrer leur profession. C’est un rappel du calvaire que traversent les journalistes burundais », dit Muthoki Mumo, représentante de CPJ en Afrique sub-saharienne.

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Elle qualifie cette condamnation en appel de la salariée de la radio en ligne « Igicaniro » de « terrible nouvelle ».

« Floriane a été arrêtée pour ses propos et opinions sur la radio Igicaniro. C’est un rappel que le gouvernement burundais est loin d’être prêt à accepter et n’a pas la volonté de créer un environnement libre d’opinion et d’expression pour les voix critiques au Burundi », a-t-elle ajouté.

Mumo a aussi décrié une affaire qui a toujours été caractérisée par des irrégularités, Floriane Irangabiye ayant été détenue pendant plusieurs jours dans un cachot des services secrets burudais et privée des visites de sa famille l’an dernier, avant d’être présentée à un juge.

« Nous allons continuer d’exiger sa libération », a insisté Muthoki Mumo.

En début d’année, le tribunal de Mukaza (centre de la capitale économique Bujumbura) avait condamné Floriane Irangabiye à 10 ans de prison et à une amende d’un million de francs burundais. Elle est accusée notamment d’atteinte à l’intégrité territoriale, de participation à des groupes armés. Il lui est également reproché d’espionner pour le compte du Rwanda, un pays dans lequel elle vit depuis 12 ans.

À ce jour, Floriane Irangabiye reste la seule journaliste en prison au Burundi.

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Photo : Floriane Irangabiye

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