RDC : plus de six femmes sont violées par jour dans les territoires sous occupation des rebelles

RDC : plus de six femmes sont violées par jour dans les territoires sous occupation des rebelles

Dans le Nord-Kivu et l’Ituri, deux provinces situées dans l’est de la République démocratique du Congo secouées par les conflits armés, le nombre de personnes victimes des exactions commises par les groupes rebelles actifs dans les territoires de cette partie du pays ne cesse de croître. Selon un rapport publié le 30 avril par Global girls foundation (GGF), une organisation de défense des droits de la femme et de la jeune fille en Afrique, des femmes et des filles sont quotidiennement violées par les groupes armés locaux et étrangers. Les groupes cités dans ce rapport sont notamment le M23, l’ADF Maï-Maï, Nyatura, APCLS, FDLR qui font la loi. (SOS Médias Burundi)

Au moins six femmes sont agressées chaque jour dans des territoires occupées par des groupes rebelles.

« Dans les zones sous occupations des groupes armés, les femmes ne se sentent pas libres de faire leurs travaux dans l’accalmie. La plupart de ces dernières sont violées, surtout dans les milieux qui ont été abandonnés par les forces de l’ordre depuis plusieurs mois », indique le rapport.

Dans le territoire de Masisi « des femmes sont violées, surtout dans la chefferie de Bashali, dont la cité de Kitshanga tenue par les rebelles du M23, la localité de Kahira par la rébellion Nyatura dite Abazungu et une partie occupée par les éléments du groupe APCLS (Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain) ».

Dans la chefferie de Bahunde, un grand nombre de femmes violées est enregistré dans le secteur d’Osso dans le groupement de Buabo, où font la loi les éléments du groupe APCLS, dans le groupement Nyamaboko des femmes enceintes ont été aussi victimes de viols, précise l’organisation.

« J’ai croisé des bandits aux environs de 16 heures 30 minutes quand je sortais du champ à Bulwa dans le groupement voisin de Buabo. Ils étaient sept. Ils m’ont obligée d’ôter mes habits. Je l’ai fait, puis le premier m’a obligée de me coucher par terre, quand j’ai hésité son compagnon m’a violemment frappée et je suis tombée. J’ai été violée. J’avais une grossesse de 6 mois. Suite aux malaises, je n’ai pas pu résister et deux jours après, j’ai fait une fausse couche. J’ai été transférée à Goma pour des soins », a témoigné une victime du secteur d’Osso à l’hôpital provincial du Nord-Kivu dans la ville de Goma.

Une femme victime de violences allaite son bébé dans le camp de déplacés de Kanyarutchinya, Nord-Kivu

Dans le territoire de Beni, de nombreuses femmes ont peur d’aller cultiver leur champ de peur de croiser des malfrats.

Elles se font accompagner chaque fois par des hommes qui se munissent d’armes à feu pour essayer d’assurer leur sécurité.

Plusieurs cas ont été signalés entre les mois de février et d’avril dans la commune de Rwenzori où les rebelles ougandais des Forces démocratiques Alliées (ADF) ont violé plus d’une soixantaine de femmes puis exécuté 28 d’entre elles après le viol.

Selon ce rapport, des enfants sont victimes de traumatisme car la plupart de leurs mamans subissaient ces actes alors qu’ils sont avec elles.

Dans la province de l’Ituri, de filles mineures sont les plus ciblées par la rébellion CODECO (Coopérative pour le Développement du Congo) et des ADF surtout en territoire de Djugu, Irumu, Mambasa, et une partie de la ville de Bunia, chef-lieu de cette province.

Selon Global girls foundation, un bon nombre de filles mineures sont violées sur le chemin de l’école.

La société civile dans la province du Nord-Kivu a toujours accusé les éléments de mouvements rebelles d’être des auteurs de viols à l’égard des femmes et filles, des allégations rejetées à maintes reprises par les seigneurs de guerre et les dirigeants des groupes rebelles.

Récemment, des associations de femmes et les responsables de la société civile du Nord-Kivu ont accusé le M23 d’avoir commis des viols sur une centaine de femmes lors des derniers mois. Mais le porte-parole du mouvement rebelle le major Willy Ngoma a nié ces allégations.

« […] Il faut vous poser la question : qui ont fait ces investigations ? Les femmes ont été violées où exactement ? Quel jour ? Vous allez vous rendre compte que ce n’est pas notre mode opératoire. Comment on n’a pas violé à Bunagana ? Comment on n’a pas violé à Kiwanja? Comment on n’a pas violé dans des grands centres que je cite comme Rutshuru-centre…mais on doit aller violer à Kishishe ….je ne sais pas où… », s’est-il défendu.

Et de poursuivre les explications « Nous, l’armée révolutionnaire congolaise, nous avons fait quatre ans en Ouganda dans un camp militaire. Posez la question aux Ougandais. Nous étions dans un district où il y a de belles filles, les Banyankole. Pendant quatre ans, l’armée révolutionnaire congolaise n’a jamais violé une seule fille. Posez la question aux Ougandais. Ce sont des choses qu’ils disent pour nous salir et certaines organisations sont à la recherche des billets de banque. C’est faux et archi-faux. Le M23 ne peut en aucun cas violer les femmes ».

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Photo : une vieille femme dans un camp de déplacés de guerre dans le Nord-Kivu

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