Bururi : l’autorité a renvoyé une soixantaine de travailleurs domestiques pour lutter contre la criminalité

Bururi : l’autorité a renvoyé une soixantaine de travailleurs domestiques pour lutter contre la criminalité

Selon des sources policières, 61 travailleurs domestiques dans la province de Bururi (sud du Burundi) ont été renvoyés dans leur province d’origine jeudi 25 mai 2023. Tous sont soupçonnés de faire partie des groupes de malfaiteurs. La majorité est originaire des provinces de Gitega et Karusi (centre-est du Burundi). Cette information est confirmée par le cabinet du gouverneur qui précise que les concernés; s’ils veulent retourner travailler dans cette province devront se munir des documents conjointement signés par des responsables administratif et judiciaire de leur province d’origine. (SOS Médias Burundi)

La majorité des individus qui ont été refoulés s’occupaient des travaux champêtres, d’autres faisaient de petits emplois renumerés par service rendu.

« Ils ont été embarqués jeudi 25 mai 2023 à bord d’un camion de la police locale … », a indiqué une source policière sous couvert d’anonymat.
Et de préciser qu’ils venaient de passer une semaine au commissariat provincial de la police à Bururi.

« Ces employés ont été interpellés lors des fouilles organisées par la police depuis la semaine dernière dans les différents quartiers et ménages du chef-lieu de la province de Bururi et des zones environnantes », a-t-elle renchéri.

Les concernés sont soupçonnés d’être derrière l »insécurité généralisée dans cette province depuis deux mois. Des sources policières estiment qu’une dizaine de personnes ont été tuées à coups de machettes pendant cette période.

Les enquêtes sont toujours en cours pour retrouver les auteurs et leurs motivations. Une quinzaine de suspects ont été arrêtés dont un grand commerçant du chef-lieu de province. Il s’agit de Joël Ndayiragije qui a été appréhendé lundi 22 mai 2023 au port commercial de Rumonge (sud-ouest) alors qu’il s’apprêtait à fuir vers la Tanzanie, selon les autorités burundaises.

Tous les interpellés ont été transférés aux cachots du SNR (Service national des renseignements) dans la ville commerciale Bujumbura.

Actuellement, en province de Bururi, les habitants disent qu’il règne une accalmie. Ils demandent que les enquêtes soient bien diligentées pour retrouver les vrais coupables, les complices et les commanditaires ainsi que les mobiles derrière ces attaques.

Selon le cabinet du gouverneur, les concernés reviendront travailler à Bururi sous condition de présenter une attestation de résidence signée conjointement par l’administrateur de leur commune d’origine, le chef de colline d’origine et le président du tribunal de leur ressort. Un document qui attestera qu’ils ne sont pas poursuivis par la justice.

En début de semaine, le ministre burundais en charge des affaires intérieures et de la sécurité avait qualifié les actes de Bururi de « criminalité sans nom ». Martin Niteretse avait annoncé que son ministère avait pris des mesures qui s’imposent pour mettre fin à cette situation.

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Photo d’illustration : une rafle policière au Burundi, Jean Pierre Aimé Hererimana

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