Makamba-Rutana : l’interdiction d’utiliser le shilling tanzanien occasionne d’énormes pertes aux commerçants

Makamba-Rutana : l’interdiction d’utiliser le shilling tanzanien occasionne d’énormes pertes aux commerçants

Depuis quelques jours, il est interdit aux commerçants d’utiliser le shilling tanzanien dans les provinces de Makamba et Rutana (sud-est du Burundi). Des cambistes qui facilitent le change entre le franc burundais et le shilling ont été arrêtés et jetés au cachot. Les pertes sont énormes, selon des commerçants. (SOS Médias Burundi)

D’après des commerçants à Rutana et Makamba, il est difficile de faire le commerce dans les deux provinces sans recourir aux deux monnaies utilisées en Tanzanie et au Burundi.

« Dans l’activité commerciale ici, le shilling tanzanien est incontournable. On a des Tanzaniens qui viennent chercher des marchandises. Ils emmènent des shillings. Et quand nous allons en Tanzanie pour amener des marchandises, nous faisons recours aux cambistes qui nous donnent à leur tour la monnaie locale en Tanzanie », expliquent des commerçants qui se sont confiés à SOS Médias Burundi.

Seulement voilà, le gouvernement a récemment interdit toute transaction en shilling tanzanien.

« La conséquence est directe : une perte incalculable. C’est devenu impossible de faire le commerce avec cette mesure. Ceci s’ajoute à la chute jamais connue de la valeur de notre monnaie. On ne connaît pas l’objectif de cette mesure, mais c’est difficile de comprendre », regrettent des commerçants de Rutana.

Ils demandent aux autorités de revenir sur la mesure interdisant l’utilisation du shilling tanzanien sur le sol burundais.

Depuis des mois, l’économie du Burundi ne cesse de dégringoler. Des acteurs économiques et des observateurs qui suivent de près la situation parlent d’une situation jamais vécue au pays.

Le président Ndayishimiye a, depuis son accession au pouvoir, multiplié des discours donnant l’espoir sur le redressement de la situation, en vain.

Des organisations spécialisées dans le domaine économique parlent d’une conséquence ou des fruits d’une mauvaise gouvernance dans un pays gangrené par la corruption.

Actuellement, un shilling tanzanien s’échange à 1,7 francs burundais, une première dans l’histoire de l’économie de la petite nation de l’Afrique de l’est .

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Photo d’illustration : des commerçants transfrontaliers burundais

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