Kirundo : l’odeur de corps putréfiés de la morgue de l’hôpital provincial fait craindre des maladies

Kirundo : l’odeur de corps putréfiés de la morgue de l’hôpital provincial fait craindre des maladies

Suite aux coupures d’électricité et à la pénurie du carburant pour alimenter le groupe électrogène, la morgue de l’hôpital de la province Kirundo dégage une odeur nauséabonde. Des cadavres se décomposent. Des familles qui ont les leurs à la morgue et certains membres du personnel se disent choqués par cette situation. (SOS Médias Burundi)

Un médecin stagiaire rencontré sur place se dit sidéré. « C’est terrible, notre hôpital devient ridicule », s’emporte-t-il.

Le médecin signale que « suite aux coupures incessantes de l’électricité de la Regideso*, l’hôpital se retrouve dans l’incapacité d’éclairer les bâtiments de la morgue. Le carburant qui devrait être utilisé pour faire fonctionner le groupe électrogène est introuvable ».

Dans les quatre stations-service de Kirundo, plus de trois semaines viennent de s’écouler sans la moindre goutte de carburant.

Au cours des premiers jours de pénurie de carburant, l’hôpital utilisait un stock de réserve pour éclairer juste les services d’urgence, la néonatalogie, la maternité et la morgue.

Selon des sources au sein de cet établissement, le stock n’a pas tardé à s’épuiser et les problèmes ont aussitôt commencé à se manifester.

« Nous avons commencé à sentir une odeur désagréable de corps », a confié une maman qui était à la maternité.

« Des mouches sillonnent autour de la morgue et nous avons peur des maladies liées à la saleté », insiste notre source.

Les autorités tant administrative que policière ne se soucient de rien

« Lorsque le carburant se retrouve sur les stations-service, les ambulances et les véhicules de supervision passent par de longues files d’attente. Ainsi, ils obtiennent rarement du carburant pour alimenter le stock. Certains cadres de la police ainsi que d’autres administratifs cherchent d’abord à s’approvisionner eux-mêmes au lieu de secourir l’hôpital », ont remarqué des témoins.

Suite au nom fonctionnement de la morgue, certains sont contraints d’enterrer les leurs le jour même de leur décès.

Selon nos sources, des familles qui n’ont pas les moyens pour transporter les dépouilles de leurs proches à Karusi (centre-est) ou à Ngozi (nord) préfèrent les enterrer le jour même de leur décès à Kirundo. Comme conséquences, certaines personnes n’assistent pas aux funérailles des leurs.

Les responsables de l’hôpital restent muets sur cette situation, tout comme les représentants sanitaires dans cette province du nord-Burundi.

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Photo d’illustration : une femme rurale dans une structure sanitaire au Burundi

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