RDC-USA : des responsables de groupes armés sous sanctions

RDC-USA : des responsables de groupes armés sous sanctions

Les États-Unis ont annoncé vendredi dernier avoir infligé des sanctions à trois responsables et à des membres de groupes armés locaux, à qui il est reproché de détériorer la situation sécuritaire dans la partie-est de la République démocratique du Congo. Il s’agit notamment de responsables de Maï-Maï et du M23. (SOS Médias Burundi)

William Yakutumba, Willy Ngoma et Michel Rukunda dit « Makanika» sont les concernés.

William Yakutumba est fondateur et commandant militaire et le dirigeant politique du groupe armé Maï-Maï Yakutumba et de la Coalition nationale du peuple pour la souveraineté du Congo (CNPSC). C’est une coalition de plusieurs groupes armés dans la province du Sud-Kivu.

«En tant que chef de la milice Maï-Maï Yakutumba et de la CNPSC, Yakutumba a été impliqué dans des viols, des viols collectifs et d’autres formes de violence sexuelle et sexiste», explique le document qui évoque les sanctions des trois Congolais.

Willy Ngoma est le porte-parole militaire du Mouvement du 23 mars (M23), un groupe armé qui a commis des violations des droits de l’homme, notamment des meurtres, des attaques et des violences sexuelles contre des civils, selon l’accusation.

«Le 29 novembre 2022, le M23 a perpétré une série de meurtres dans le village de Kishishe, dans la province du Nord-Kivu, en RDC, où les combattants du M23 ont systématiquement pillé les biens des civils et violé plusieurs femmes», dit le document.

Michel Rukunda est le commandant et le chef militaire du groupe armé Twirwaneho. C’est un mouvement dominé par les membres de la communauté Banyamulenge.

«Sous la direction de Rukunda, Twirwaneho a recruté des enfants âgés d’à peine 12 ans pour garder des positions militaires, effectuer des patrouilles, recueillir des renseignements, participer à des opérations de combat, agir en tant qu’escortes personnelles ou travailler comme aides domestiques dans des camps militaires. Twirwaneho a mené des attaques contre des civils, notamment dans un camp de personnes déplacées, et a pillé et incendié plusieurs maisons et un centre médical », justifient les autorités américaines.

Yakutumba et Rukunda sont désignés pour avoir dirigé des entités, y compris des groupes armés, qui ont pris pour cible, directement ou indirectement, des femmes, des enfants ou des civils en commettant des actes de violence, y compris des meurtres, des mutilations, des tortures, des viols ou d’autres formes de violence sexuelle.

De même, les membres des groupes armés qu’ils dirigent sont responsables ou complices de tels actes, le viol ou d’autres violences sexuelles, d’enlèvements, de déplacements forcés ou d’attaques contre des écoles, des hôpitaux, des sites religieux ou des lieux où des civils cherchent refuge, ou par un comportement qui constituerait un abus ou une violation grave des droits de l’homme ou une violation du droit international humanitaire, en RDC ou en relation avec la RDC.

Willy Ngoma est désigné pour avoir agi ou prétendu agir au nom, directement ou indirectement, du M23, contre une entité dont les biens et les intérêts sont bloqués.

Ces sanctions ne sont pas les premières contre ces trois personnes.

Le 8 décembre 2022 par exemple, le Conseil de l’Union Européenne avait décidé d’ajouter huit personnes à la liste des personnes faisant l’objet de mesures restrictives, en raison de la situation sécuritaire en RDC.

Les noms de Yakutumba et Ngoma y figuraient encore.

En juillet 2023, le même Conseil de l’Union Européenne a sanctionné Makanika.

Pour certains analystes politiques de la RDC, les sanctions qu’imposent les États-Unis contre des responsables de groupes armés en RDC, n’œuvrent pas en faveur du retour de la paix dans la partie-est du pays.

Selon Thomas Dacquin Muiti, analyste, une force militaire devrait être mise à la disposition du gouvernement congolais pour mettre fin aux bavures des groupes armés qui opèrent librement et progressent dans des zones du Congo.

Il ajoute que « la Cour pénale internationale devrait s’impliquer urgemment pour chercher ces malfrats et juger ces barbares ».

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Photo d’illustration : une vieille femme, victime de violences de groupes armés dans le Nord-Kivu dans un camp de déplacés dans l’est du Congo

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