RDC : les élections se sont poursuivies sans l’ouverture des bureaux de vote dans l’est

RDC : les élections se sont poursuivies sans l’ouverture des bureaux de vote dans l’est

Ce jeudi, les élections se sont poursuivies en République démocratique du Congo pour permettre à des électeurs qui n’ont pas eu la chance de voter mercredi, de le faire. C’est une décision de la Commission électorale. Seulement dans l’est du pays comme à Uvira et Goma où SOS Médias Burundi s’est rendu, les électeurs n’ont pas eu cette chance. Les agents en charge des élections ont expliqué qu’ils étaient occupés à compter les voix. (SOS Médias Burundi)

La décision de la CENI avait été dictée par le fait qu’un nombre important d’électeurs dans tout le pays n’avait pas pu accéder aux bureaux de vote, lors de la première journée. Dans la ville de Goma (chef-lieu du Nord-Kivu) par exemple, plusieurs habitants qui n’avaient pas pu voter ce 20 décembre, se sont levés très tôt le matin dans l’espoir de le faire ce jeudi, en vain.

Un reporter SOS Médias Burundi a visité beaucoup de bureaux de vote dans cette ville. Ils étaient hermétiquement fermés. Seuls des observateurs locaux y avaient accès.

« Nous ne sommes pas admis aujourd’hui comme l’avait communiqué la CENI. Ceci explique que le président veut truquer les élections mais nous n’accepterons jamais ces tricheries » , dit John Bahati , un homme rencontré au centre de Nyabyunyu au quartier Lac-Vert en commune de Karisimbi.

« Je suis venue ici depuis le matin mais rien ne va. Les responsables des centres de vote n’acceptent pas que nous puissions entrer pour voter. Moi, ça me fait tellement mal car on vient de m’empêcher de choisir mes dirigeants », se lamente Marie Akembe, une habitante de Goma.

Joanna Apikuku habite le chef-lieu du Nord-Kivu également. Elle a attendu jusque tard dans l’après-midi sur un bureau de vote, espérant d’être reçue par les agents de la CENI « afin de pouvoir remplir mon devoir civique ». Elle était désespérée quand elle s’est confiée à SOS Médias Burundi.

« Je me disais qu’ils finiraient par nous laisser voter. C’est pourquoi je suis restée devant ce bureau de vote depuis le matin. Ce n’est pas normal de voir que nous Congolais, négocions notre propre droit dans notre propre pays. Cela montre que le président ne veut pas quitter le pouvoir mais plutôt s’y éterniser », dit-elle, avec colère.

Des électeurs vérifient leur nom devant un bureau de vote à Uvira

Dans la ville d’Uvira en province du Sud-Kivu, c’est la même situation qui s’observait. Les agents ont donné le même motif : le comptage des votes.

« On espérait pouvoir voter ce jeudi mais ça n’a pas été le cas. L’on nous a expliqué que les agents étaient occupés à compter les voix. C’est inconcevable car c’est la CENI qui avait décidé cette prolongation », se désole-t-elle.

Dans plusieurs régions de l’est menacée par des groupes armés locaux et étrangers, les habitants ont plutôt préféré aller vaquer à leurs activités quotidiennes après avoir remarqué qu’il leur était impossible de voter.

La sécurité est restée renforcée ce jeudi dans beaucoup de zones. Les frontières sont également restées fermées, les Congolais en provenance du Burundi éprouvant les mêmes difficultés que ce mercredi, de traverser la frontière pour tenter d’aller voter chez eux dans le Sud-Kivu surtout.

« La CENI, en tant qu’organe de l’État a violé la Constitution en prolongeant les élections. Tout cela montre clairement que des vols doivent être enregistrés dans cette quatrième expérience électorale dans notre pays », a indiqué à SOS Médias Burundi Maître Peter Abera Sangano, spécialiste en droit.

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Photo : des électeurs non reçus par les agents de la CENI à Uvira

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