LES RÊVES DE BAREGEYA: Neva ou « l’homme-ballon » et son effet boomerang

Des discours à n’en pas finir et pleins d’imprudence sortent de la bouche du président Évariste Ndayishimiye. Il jette l’opprobre au peuple burundais. Car tous les malheurs qui s’abattent sur le Burundi, pour lui, c’est de la faute du peuple. Tentant de le comprendre mille et une fois, Baregeya rêve d’un président qui sait diriger, avec des paroles pleines de sagesse, un président qui sait choisir ses alliés, etc. (Opinion par Mahoro/SOS Médias Burundi)

_____________________________________________

Dans la ville la plus éclairée du monde, végétation et bâtiments écologiques cohabitent dans une harmonie surréelle. Je suis devant un téléviseur, un verre de champagne à la main. Je vois un ange avec une épée, les ailes largement déployées. Il est aux aguets, veillant en permanence sur ses protégés. Waouh ! Mais… paradoxalement l’ange ressemble à un oiseau, un aigle noir. Son glatissement est tellement mélodieux que j’ai le cœur qui palpite.
Enfin ! Je découvre la raison de ce bien-être dans mon pays, un vrai paradis sur terre. Il y a un homme qui, quand il parle, tout le monde écoute, tout le monde acclame sans retenue, car il n’y a rien à y redire. Tous ses mots et actes sont parfaits. Jamais un homme d’État n’a fait autant l’unanimité. Il est joufflu, avec un embonpoint qui le rend plutôt sympathique. C’est le « père » de mes concitoyens. Le monde entier le respecte. Il sillonne le monde et va dans des pays comme les USA, la Russie, la Chine, la Guinée, le Cuba, la RDC, …, pour leur montrer comment diriger. Rien que ça !

Au secours d’un gros homme

Je vois un autre gros homme, avec des gardes du corps hyper musclés et surarmés. Mais que vois-je ! De petits hommes les tabassent. Le gros homme crie au secours. Il fuie avec ses fils tout aussi musclés, pourchassés par les petits hommes, maigrichons.
Le méga homme se tape sur la poitrine et promet d’attaquer un des hommes maigres, mais celui-ci a tellement fortifié son royaume qu’il est presque infranchissable. A première vue, le gros homme, avec ses hommes tout en muscles, est redoutable. Mais il est battu sans avoir même combattu.
Mais ne voilà que mon homme providentiel, avec son stick de commandement, envoie ses troupes secourir le gros, plus dodu que lui. Ses hommes n’ont même pas besoin de combattre. Puisque les maigres hommes qui tabassaient les musclés capitulent, rien quà leur vue. Il suffit juste de quelques dizaines d’hommes pour sécuriser le pays-empire. Aucun mort de leur côté. Il faut dire qu’un ange veille sur eux.

Rêve de paradis, vie de cauchemars

Mon Dieu, finalement je rêvais le contraire de la réalité. Voici l’interprétation de mes songes.
L’ange dont il est question, c’est l’aigle du CNDD-FDD. On vient de passer trois jours à tromper Dieu en prétendant que « c’est lui que nous avons mis en avant ». Mais à vrai dire, je parie que le bon Dieu ne peut pas venir là où on a comme totem ce rapace avec une épée. Bref, on a mis la méchanceté, la cruauté en avant. Ici il n’y a pas risque de me tromper parce les mots qui sortent de la bouche des membres du parti de l’aigle n’augurent rien de bon : « guguna (déchiquetez). Je ne cite que ça pour ne pas tomber aussi bas qu’eux en répétant leurs discours de haine.

Comment Dieu viendrait dans cette foule pleine de gens rongés par une haine sans fondement, dont un président qui échoue lamentablement dans la gestion du pays jusqu’à s’allier avec le plus atypique de ses pairs. Tout cela pour étrangler un pays frère, le Rwanda. Tenez ! Il est accueilli en messie à Kinshasa pour avoir envoyé des soldats burundais à l’abattoir dans le Nord-Kivu, où la 8ème armée d’Afrique pourtant échoue lamentablement.
Comme si les bêtises qui sortent de sa bouche au Burundi ne suffisaient pas, il en a exporté de l’autre côté de la Rusizi, à Kinshasa : inciter la jeunesse rwandaise à se soulever contre le président Kagame.

Deux ballons sur le point de crever !

« Vous savez le ballon de baudruche, il suffit d’une petite aiguille et pfff, il se vide de son air », dixit le président rwandais, en réponse à ces deux fameux présidents qui parlent de lui comme étant la source de leurs problèmes. Je me demande comment Kagame a bu tout le carburant que le Burundi devrait utiliser, avalé le sucre burundais, c’est lui qui cause les délestages dans les villes du deuxième pays le moins éclairé en Afrique et le plus pauvre du monde.

« Les grands esprits discutent des idées; les esprits moyens discutent des événements; les petits esprits discutent des gens».

Cher Neva, vous qui parlez de Kagame ici et là, vous connaissez votre place dans cette célèbre citation d’Eleonor Roosevelt.
Vous êtes faibles. Votre gouvernance le confirme. Vos troupes vont en RDC mal équipées et mal entraînées, pour mourir sur un terrain qu’ils ne maîtrisent pas. Résultat : des morts, des blessés, des veuves, des orphelins, l’opprobre pour tout le Burundi.

Cher Neva, vous êtes incompétent, avouez-le. Ce n’est pas Kagame qui vous pousse à collaborer avec les FDLR, à combattre avec des génocidaires. Qu’allez-vous expliquer aux Burundais concernant votre engagement dans cette guerre ? Vous dirigez un pays qui a montré l’exemple dans la négociation jusqu’à fusionner l’armée. Pire encore, c’est vous qui négociiez au nom de la rébellion Hutu du FDD. Qu’est-ce qui vous empêche d’engager Tshisekedi sur la table des négociations avec ces rebelles qui ne cessent de réclamer le dialogue. La haine ethnique tout simplement, la vôtre.
Attention, les deux ballons de baudruche risquent d’éclater bientôt. Vous aurez beau crier, mais vos actes risquent de faire un effet boomerang, car vous combattez sans enjeux, et vous vous battez contre des gens qui se défendent sur leur terre. A méditer.