Photo de la semaine : les milices locales citées dans plusieurs cas de violences sexuelles au Nord-Kivu
Selon des organisations des droits humains, dans le territoire de Masisi en province du Nord-Kivu à l’est de la République démocratique du Congo, des violences sexuelles se multiplient dans les entités occupées par les milices locales entretenues par les autorités congolaises.La chefferie de Bahunde qui regorge un nombre important des miliciens locaux reste l’épicentre de ces cas. Ce sont surtout les filles de moins de 25 ans qui sont visées. (SOS Médias Burundi)
Des organisations locales de défense des droits des femmes et des enfants sont préoccupées par l’augmentation des cas de violences sexuelles faites aux femmes et filles dans les zones sous contrôle des milices locales surtout dans cette période où les combats se poursuivent dans les chefferies et groupements du territoire de Masisi.
Ces organisations parlent d’une situation qui va affecter des générations futures.
« Lorsque les combats se poursuivent , il y a plusieurs dégâts qui sont enregistrés et perpétrés par des rebelles. La majorité reçoivent des ordres de leurs chefs qui utilisent souvent l’adage ‘Umugore mwiza ni uwa Komanda’ pour dire qu’une belle femme appartient au chef. Ces derniers envoient leurs subalternes pour leur amener des jeunes filles. Lorsque ces filles acceptent de se marier avec eux , elles sont soumises aux travaux forcés et sont violées par plusieurs éléments puis obligées de retourner chez elles. Nous avons enregistré plusieurs cas pareils dans le groupement Matanda surtout. C’est inhumain », s’insurge un défenseur des droits des femmes dans cette région. Il indique que la catégorie la plus visée est celle des filles de moins de 25 ans.
Une fille de Rubaya en groupement Matanda, la vingtaine, qui a requis l’anonymat, a été victime de violences sexuelles . Elle a témoigné à SOS Médias Burundi que les rebelles soumettent les victimes aux travaux forcés avant de les agresser sexuellement.
« Nous sommes victimes des cas de viols. Moi, j’étais chez nous et du coup deux Wazalendo sont venus me convaincre d’aimer l’un d’eux. Quand j’ai tenté de refuser, ils m’ont prise par force et m’ont amenée dans leur position située à Muderi à côté de Rubaya. Quand j’y suis arrivée, ils m’ont dit de préparer la nourriture pour eux, et après un d’entre eux a dit que je deviens maintenant sa femme. Ils m’ont violée tous les deux et quand je n’avais plus de force, ils m’ont ordonnée de regagner mon domicile », se souvient- elle avec amertume.
Ces actes ne sont pas isolés, selon la victime.
« Ce n’est pas moi seulement ou dans mon village seulement mais aussi dans d’autres villages qui nous entourent, les femmes sont violées chaque jour. Il y a une autre fille, amie à moi qui a subi également des actes pareils », ajoute-t-elle.
Global Girls Foundation, une organisation de défense des droits des jeunes filles en Afrique demande au gouvernement provincial d’ouvrir des enquêtes sérieuses pour que les auteurs de ces actes soient punis.
« Tous les chefs des milices cités dans ces cas de violences sexuelles doivent être présentées devant les instances judiciaires », estime Martin Gasigwa Habyarimana, coordinateur de cette organisation en RDC.
Depuis la reprise des hostilités entre l’armée congolaise et les rebelles M23 fin 2021, des centaines de femmes ont été victimes des violences sexuelles dans les zones occupées par le M23 et les milices locales entretenues par les autorités congolaises, affirment des associations locales et autorités administratives.
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Notre photo : Des femmes vendent du charbon pour survivre dans un camp de déplacés qui abrite plusieurs victimes de violences sexuelles dans le Nord-Kivu
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