Nduta (Tanzanie) : deux mois d’impayés, les enseignants dans l’impasse

Nduta (Tanzanie) : deux mois d’impayés, les enseignants dans l’impasse

Dans le camp des réfugiés burundais de Nduta en Tanzanie, les enseignants réclament deux mois de salaires impayés et la plupart d’entre eux disent être très endettés.Malgré les accords signés entre les représentants des enseignants et International Rescue Committee (IRC) de majorer le salaire des enseignants, les autorités tanzaniennes auraient refusé cet accord pour précipiter le rapatriement des réfugiés burundais, selon des sources dans le camp. (SOS Médias Burundi)

Fin décembre dernier, l’IRC, qui gère le secteur de l’éducation au camp de Nduta, a promis de majorer le salaire de tout le personnel du secteur de l’enseignement dans le camp.

Et ce , après des grèves des concernés qui ont paralysé les activités scolaires.

Ils estimaient que la somme de 55 000 shillings tanzaniens (21,6 USD) qu’ils percevaient mensuellement ne satisfait pas à leurs besoins.

« Avec cet accord, un enseignant de l’école maternelle allait toucher 64 000, celui du primaire 74 000 et celui du secondaire 80 000 shillings. Le salaire d’un directeur allait être de 90 000, 110 000 pour un inspecteur et 120 000 pour un coordinateur », a indiqué un des enseignants burundais du camp de Nduta.

Un accord a même été signé pour être mis en application à partir de janvier 2024.

Les enseignants indiquent avoir été surpris de voir que l’accord n’a pas été respecté.

“Au cours d’une réunion avec les directeurs et enseignants titulaires tenue la semaine dernière, les responsables de l’IRC nous ont annoncé qu’il y a eu un problème technique, que nous devrions attendre jusque peut-être vers fin du mois de février ou mars, n’étant pas sûrs d’eux-mêmes”, précisent des enseignants.

Mais d’autres sources parmi les enseignants estiment que la vraie cause du retard de leur salaire est à chercher ailleurs.

“Nous avons été informés par nos collègues Tanzaniens que le malentendu est tout autre. Le gouvernement s’est érigé en bloc contre l’augmentation du salaire qui, pour lui, ne favorise pas le retour massif des réfugiés”, font savoir des enseignants qui jugent inacceptable la position du gouvernement tanzanien à travers l’administration du camp de Nduta.

Ils déplorent cette position des autorités tanzaniennes qu’ils jugent très dommageable.

“C’est une pure violation de l’accord et, par-delà, de nos droits. Cette situation nous met mal à l’aise car on avait déjà contracté des dettes et du coup nous perdons notre crédibilité”, disent-ils.

Ils demandent au HCR qui supervise l’IRC de prendre la question en main et résoudre le problème, avant que de nouvelles mesures soient prises allant jusqu’à l’arrêt des cours.

Le camp de réfugiés de Nduta abrite plus 64.000 réfugiés burundais.

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Photo d’illustration : des élèves et écoliers rentrent de l’école au camp de réfugiés burundais de Nduta

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