Goma : poignardé, un journaliste échappe à la mort

Goma : poignardé, un journaliste échappe à la mort

Le journaliste Jean de Dieu Awa travaillant pour Hope Channel télévision et correspondant de Nyota TV de Lubumbashi en République démocratique du Congo a frôlé la mort lundi soir à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Il a été attaqué à l’arme blanche par des personnes non encore identifiées qui lui ont également volé son matériel de travail. (SOS Médias Burundi)

C’était aux environs de 21h 30 lorsque le journaliste Jean de Dieu Awa et son confrère Cadet Mukata de Mishapi Voice TV ont croisé en plein cœur de la ville au niveau de l’hôpital CBCA/Virunga des jeunes munis de couteaux et de machettes. Ces derniers les ont alors agressés.

Ayant réussi à s’échapper des mains des malfrats, Cadet Mukata est allé chercher de l’aide auprès des services de sécurité.

« Jean de Dieu Awa a été sérieusement poignardé par ces hors-la-loi. Il a perdu trop de sang. Le matériel de travail dont son téléphone portable ont été volés par les malfrats qui se sont volatilisés dans la nature », signale un proche.

Le journaliste a été admis dans une structure sanitaire de la place.

Les deux journalistes quittaient le centre-ville pour leur domicile à pied, suite à la décision des autorités provinciales et urbaines interdisant la circulation des motos au-delà de 18 heures.

Les attaques contre les journalistes se multiplient.

La semaine dernière, la maison du journaliste Faustin Dunia Chançard, directeur de la télévision en ligne dénommée « Life Up TV » a été la cible d’hommes armés. L’incident s’est aussi produit pendant la nuit.

Ils ont emporté tout son matériel de travail dont un ordinateur, deux caméras, deux enregistreurs.

L’Union nationale pour la presse du Congo (UNPC), section de la province du Nord-Kivu, se dit « préoccupée par les attaques contre des chevaliers de la plume dans la ville de Goma surtout en cette période ou l’insécurité va grandissante dans cette partie de la RDC ».

Selon Rosalie Zawadi, présidente de l’UNPC au Nord-Kivu, les menaces qui pèsent sur les journalistes de Goma risquent de nuire à leur travail, car ils craignent pour leur sécurité sur leur lieu de travail, sur le terrain, voire même chez eux à la maison.

L’occasion pour elle de rappeler aux autorités urbaines de Goma de mettre fin à l’insécurité grandissante qui prévaut dans la ville, tout en demandant une protection efficace à l’égard des journalistes pour leur permettre de bien faire sereinement leur travail.

«Nous sommes frustrés ces derniers temps par des attaques répétitives contre des journalistes à Goma. Des violences contre eux se multiplient. Nous exigeons aux autorités provinciales d’activer les mécanismes visant à protéger les journalistes de notre province qui ne cessent d’être la cible de bandits », explique Rosalie Zawadi.

Il faut signaler que dans la même soirée, une jeune fille a été criblée de balles par des hommes armés non identifiés près de l’Université la Sapientia, dans le quartier Kyeshero, toujours sur Goma.

Vu la situation sécuritaire qui prévaut dans cette ville et chef-lieu du Nord-Kivu, la population demande au maire de Goma, de prendre des mesures pour éradiquer cette insécurité.

Selon certains habitants de Goma, après la mesure interdisant les motos de circuler après 18 heures, l’insécurité est passée à une vitesse supérieure, au lieu de diminuer.

«Nos autorités n’ont pas réussi à mettre fin à cette insécurité qui nous déstabilise. Les cas de banditisme montent en flèche. C’est important de lever cette mesure, sinon nous allons agir nous-mêmes », prévient un habitant de Goma.

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Photo : le journaliste Jean de Dieu Awa qui a été attaqué par des hommes armés à Goma le 26 février 2024

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