Burundi : le parti CNL bloqué par le ministère de l’Intérieur dans sa tentative de résoudre sa crise interne

Le président et représentant légal du parti CNL a adressé une correspondance au ministre burundais de l’Intérieur le 26 février. Agathon Rwasa informe le ministre qu’il organise un congrès extraordinaire pour le dénouement de la crise au sein du CNL.Deux jours après, le ministère a répondu que toutes les activités du CNL ont été suspendues sur tout le territoire national.En décembre dernier, le président de la République avait indiqué que « il incombe au président et représentant légal du CNL de s’atteler à la résolution de la crise au sein de son parti ».Agathon Rwasa indique recourir aux statuts du CNL pour résoudre la crise via un congrès extraordinaire. (SOS Médias Burundi)

Dans sa correspondance au ministre de l’Intérieur, Agathon Rwasa informe vouloir organiser un congrès extraordinaire le 2 mars à la permanence nationale du parti dans la zone Ngagara, au nord de la ville commerciale Bujumbura.

Il précise que l’objet du congrès est « le dénouement de la crise au sein du parti CNL sur proposition des leaders du parti à la base ».

Agathon Rwasa explique s’être référé à une réponse donnée par le président Ndayishimiye à une question d’un journaliste. C’était en décembre dernier en province Cankuzo (est du Burundi) lors d’une émission publique.

« Comme l’ont mis en exergue les leaders du CNL à la base à travers leurs requêtes, la concertation des congressistes est l’organe suprême et reste la seule voie appropriée pour trouver une solution durable aux malentendus et divergences qui subsistent entre le président dudit parti et certains membres de l’organe national suspendus de leurs fonctions respectives », explique Rwasa qui indique que même les cadres du parti sous sanctions devraient prendre part au Congrès.

Le ministère s’y oppose

Sans tarder, le ministère de l’Intérieur a réagi en défaveur de la tenue du congrès. Son secrétaire permanent qualifie l’initiative d’un « entêtement » de Rwasa et le met en garde.

« Nous déplorons une fois de plus votre entêtement vis-à-vis des recommandations que nous vous avons adressées à travers nos correspondances. Nous vous rappelons que notre mesure de suspension de toutes les activités du parti CNL demeure d’application stricte aussi longtemps que vous ne manifestez aucune volonté de faire un pas vers le rétablissement de la sérénité aussi bien au sein des organes dirigeants légalement reconnus qu’entre vos militants », lit-on dans la correspondance.

La principale formation politique de l’opposition CNL traverse une crise de leadership depuis un certains temps. Des observateurs avisés n’hésitent pas à conclure que les crises de ce parti nouvellement créé par Rwasa après avoir perdu le FNL sont téléguidées par le pouvoir de Gitega.

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Photo : sur la première rangée, de gauche à droite, le gouverneur de Gitega Vanant Manirambona, Agathon Rwasa et le ministre de l’intérieur Martin Niteretse lors d’un colloque des leaders d’opinion burundais, le 23 février 2024