Goma : plus de 17000 nouveaux habitants déplacés par la guerre qui oppose l’armée régulière aux rebelles du M23

Goma : plus de 17000 nouveaux habitants déplacés par la guerre qui oppose l’armée régulière aux rebelles du M23

Plus de 17000 personnes déplacées ont été enregistrées dans un camp nouvellement créé dans la ville de Goma en province du Nord-Kivu (est de la République démocratique du Congo).Selon des sources humanitaires, les concernés ont fui les combats qui opposent l’armée congolaise et les rebelles du M23 non loin de la cité stratégique de Sake située à une vingtaine de kilomètres de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.Les déplacés vivent dans des conditions déplorables. (SOS Médias Burundi)

Des organisations non gouvernementales alertent sur la situation humanitaire.

En dehors des camps de Bulengo et Lushagala se trouvant dans la ville de Goma, un autre site des déplacés est érigé au quartier Mugunga à l’ouest de la ville.
Ce dernier abrite plus de 17 000 déplacés qui vivent sans aucune assistance humanitaire, selon Médecins Sans Frontières qui déplore par ailleurs la recrudescence des groupes armés dans la partie- est de la RDC.

Les autorités locales confirment cette information.

« Le gros des déplacés est composé par des femmes et des enfants de moins de 20 ans venus de Sake, Kirotshe, Karuba, Mushaki, Kingi dans la chefferie de Bahunde, d’autres sont originaires de Kausa et Nyamitaba dans la chefferie de Bashali du territoire de Masisi. C’est la deuxième vague des déplacés arrivés à Goma lors des attaques contre la cité de Sake. Nous sommes maintenant plus de 17000 personnes cantonnées dans ce camp depuis maintenant une semaine car le camp de Bulengo était déjà débordé des déplacés et les autorités nous ont orientent ici », témoigne Bahati Lumoo, chef de ce site connu comme Shabindu qui précise que la situation humanitaire se dégrade de plus en plus.

Des enfants au milieu de cabanes en sachets dans le camp de Shabindu à Goma, février 2024

Selon une autre source dans le camp des déplacés, il est difficile pour les déplacés de survivre.

« Nous manquons de tout dans ce camp. Pas de bâches, d’eau et nourriture. Les enfants et les femmes passent la nuit dans des huttes construites à l’aide de sachets, les hommes quant à eux dorment à la belle étoile. Nous demandons une aide d’urgence », pleure Likando Kishano, un des déplacés.

Victimes

Alice Bushu, la trentaine, a perdu sa fille de 14 ans au début de cette semaine . Elle a été victime du froid excessif. Elle déplore que « nous avons été obligés de quitter notre ménage suite à la guerre qui nous ravage alors que l’on avait tout ce dont nous avions besoin chez nous ».

La plupart des déplacés aspirent au retour de la paix pour qu’ils puissent retourner dans leurs villages d’origine.

Lors d’une conférence de presse tenue à Goma ce mercredi 28 février 2024, MSF-coordination provinciale du Nord-Kivu a fustigé « la recrudescence des groupes armés dans les coins et recoins de la partie-est du pays , mettant en danger plusieurs milliers de Congolais ».

Deux femmes devant une hutte en sachets à Shabindu dans la ville de Goma, février 2024

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du Congo a atteint les 6,9 millions de personnes en octobre 2023. La plupart des déplacés internes, soit environ 5,6 millions (81% du total) vivent dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, de l’Ituri et du Tanganyika. Elles sont situées dans l’est du vaste pays de l’Afrique centrale. Le conflit est cité comme le principal motif de déplacement.

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Photo : le nouveau site de Shabindu dans la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, février 2024

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