RDC : plus de 25.000 femmes violées en 34 ans
Plus de 25.000 femmes ont été violées en République démocratique du Congo par des groupes armés depuis le début de la guerre, en 1990. 87 % d’entre elles sont originaires de l’est du pays. Cela a incité des associations de femmes de l’est du Congo à descendre dans les rues de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu ce vendredi dans une manifestation pour exiger que cela cesse. (SOS Médias Burundi)
Habillées en noir et des chapeaux rouges pour, disaient-elles, montrer à la face du monde les dangers et les difficultés qui assaillent les femmes du Kivu, elles ont fustigé le silence des autorités congolaises face aux actes de violences basées sur le genre et des violences sexuelles à leur égard.
Elles ont demandé au président Félix Tshisekedi de mettre fin aux groupes armés qui créent l’insécurité en RDC.
Pour elles, « tout cela vient de l’insécurité qui règne dans l’est du pays et nous appelons notre président Félix Tshisekedi à mettre fin aux groupes armés qui créent l’insécurité chez nous et faire tout son mieux pour faire cesser ces violences contre les femmes dans notre province».
« Nous sommes fatiguées des violences et des massacres de femmes congolaises et surtout celles de la province du Nord-Kivu », a insisté Patie Mubalama, leader d’un collectif de femmes.
Sur leurs calicots on pouvait lire des mots décrivant la situation de l’est de la RDC et leur consternation face aux massacres des civils dans le Nord-Kivu.
« Nous voulons la paix chez nous. Nous voulons voir la liberté et la dignité des femmes respectées.»
« Plus de 20.000 femmes ont été violées. C’est assez! La voix de la femme du Kivu se lève. » «Nous réclamons la justices aux femmes violées à Masisi et Rutshuru », pouvait-on entre autres lire.

Ces organisations de femmes dont « Mwanamke Shujaa, Sauti ya Mama Mkongomani » qui ont participé à cette manifestation, affirment que depuis le début de la guerre au Congo, plus de 25, 000 femmes ont été violées et 50.000 autres victimes de divers actes de violences.
Parmi les manifestantes se trouvaient des femmes et des réfugiées qui ont fui les régions de Masisi et de Rutshuru dans le Nord-Kivu.
Desanges Furaha, est une déplacée depuis le territoire de Masisi, victime de violences sexuelles.
Elle a été violée lorsqu’elle cherchait de la nourriture et du bois de chauffe dans le parc national de Virunga.
« Je suis mère d’une grande famille. J’ai fui les combats de la région de Masisi. Alors que je me dirigeais dans le parc pour chercher de quoi mettre sous la dent, j’ai croisé un groupe de bandits qui m’ont violée jusqu’au point où je ne pouvais plus marcher pour arriver chez moi ».
Et d’ajouter: « ce n’était pas la première fois que je subissais le viol. Le président doit s’impliquer».
Dans son rapport publié au cours de l’année dernière 2023, Médecins Sans Frontières, Coordination du Nord-Kivu, estime qu’environ 70 femmes fuyant les combats sont violées chaque semaine.
MSF a signalé que les victimes de viol ne recevaient aucune assistance nécessaire de la part du gouvernement et de ses partenaires.
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Photo : une femme manifestant contre les violences sexuelles en RDC dans une rue de Goma, le 1er mars 2024
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