Cibitoke : quatre dames tuées la veille de la journée dédiée à la femme

Cibitoke : quatre dames tuées la veille de la journée dédiée à la femme

Quatre femmes ont été tuées et huit filles victimes de viol en ce début du mois dédié à la femme dans les communes Rugombo, Murwi, Bukinanyana et Buganda, en province Cibitoke (nord-ouest du Burundi).Les défenseurs des droits des femmes demandent des sanctions contre les coupables. (SOS Médias Burundi)

La dernière victime en date est une trentenaire, originaire de la commune Rugombo, tuée au tout début du mois par son mari qui entretenait trois concubines.

Une autre femme a été assassinée presque dans les mêmes circonstances par son concubin en état d’ébriété total l’accusant d’entretenir des relations intimes avec d’autres hommes.

Cette situation choque les mouvements féministes qui l’ont exprimé lors de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme du 8 mars.

La recrudescence d’autres cas de féminicide non liés aux violences basées sur le genre s’observe partout dans cette province.

A titre illustratif, une femme accusée de sorcellerie a été décapitée sur la colline Rugeregere de la commune Rugombo dans la nuit du mercredi 6 au jeudi 7 mars.

Un autre corps d’une jeune femme, vivant seule dans une maison de fortune, a été retrouvé pendu sur une branche d’arbre sur la colline Buhindo de la commune Murwi dans la matinée du 5 mars .

Dans ces deux derniers cas, deux personnes ont été arrêtées. Les enquêtes continuent.

Les violences faites aux femmes en province de Cibitoke couvrent aussi des cas de viol recensés, d’après diverses sources émanant des défenseurs des droits humains.

Ces derniers parlent d’au moins quatre filles mineures violées au tout début du mois sur les collines Rusenda, Masango et Butara de la commune Bukinanyana.

Deux autres écolières des collines de Kansega et Mwunguzi de la commune Buganda ont été violées, comme l’indiquent respectivement des sources médicales et un magistrat au tribunal de grande instance en cette province.

Deux autres adolescentes des collines Kagazi et Rukana I de la commune Rugombo ont été violées le dimanche 3 mars alors qu’elles revenaient des activités champêtres vers la tombée de la nuit.

Selon une activiste des droits de la femme établie depuis une décennie à Cibitoke, « les auteurs bénéficient de l’impunité et se la coulent douce ».

Les violences faites aux femmes à Cibitoke connaissent une allure inquiétante.

Des femmes interrogées au chef-lieu de la province exigent la fin des actes de violence basée sur le genre en même temps que le changement de comportement et l’évolution des mentalités et de la culture.

La présidente du Forum des femmes à Cibitoke évoque une situation inquiétante de violations des droits de la femme en énumérant tour à tour les cas d’assassinat de femmes et de viol sur mineurs devenus monnaie courante.

Elle appelle à la solidarité de toutes les femmes et exhorte ces dernières à dénoncer les violences dont elles sont victimes.

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Photo d’illustration : des femmes défilent dans le stade Ingoma de Gitega en marge de la célébration de la journée leur dédiée, le 8 mars 2024

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