Gitega : les prix des denrées alimentaires montent en flèche

Gitega : les prix des denrées alimentaires montent en flèche

Les prix des aliments de base ont sensiblement augmenté au marché central de la capitale politique du pays. En à peine trois mois, pour certains produits, les prix sont passés du simple au double.Des consommateurs se plaignent de ne plus être capables de lier les deux bouts du mois. (SOS Médias Burundi)

Un kg d’oignons blancs est passé de 4.500 à 8000 francs burundais. L’oignon rouge de 4.500 frs à 7.500 frs bu. Un kg de haricot simple dit aussi Cangacanga de 2.500 à 3.200 francs, de 3000 à 3700 francs pour la variété Kinure, ou encore de 3500 à 4500 francs pour le haricot volubile de variété Muhoro.

Pour le riz, celui produit localement est passé de 3700 à 4500 francs, et le riz importé de la Tanzanie de 5000 à 6000 francs.

Pour les autres produits, le kg de colocase se vend à 1500 alors qu’il était à 1000 francs, le manioc de 1000 à 1300 francs, la farine de manioc de dernière qualité (Inyange ) de 1500 à 2000 francs et celle de première qualité de 2000 à 2500 francs, la pomme de terre de 1500 à 1900 francs, tandis qu’un simple régime de bananes s’achète à 15000 contre 10000 francs en janvier.

« Les fruits restent une alimentation des expatriés du système des Nations -Unies et des hauts dignitaires », indique un acheteur trouvé sur place pour justifier une hausse des prix qui vont parfois jusqu’au triple, pour la même période.

La pastèque qui se monnayait à 3000 a bondi à 8000 francs, un tas de cinq mandarines se vend à 2000 contre 1000 francs à l’époque, au moment où cinq mangues coûtent 5000 alors qu’elles ne valaient que 1500 francs.

« J’ai sept enfants à nourrir en plus de deux enfants adoptifs et ma femme. Je trouve difficilement les patates douces. Il m’est pratiquement difficile d’offrir du riz aux membres de ma famille suite à la flambée des prix. Mes recettes ne sont plus au beau fixe parce que je travaille péniblement en jouant au chat et à la souris, en surveillant des policiers qui nous empêchent de travailler au centre ville de Gitega », témoigne un conducteur de taxi-vélo.

Un compartiment réservé aux fruits au marché central de Gitega, avril 2024

Il demande aux autorités concernées de trouver des solutions à la crise économique qui sévit au Burundi.

Cette hausse généralisée des prix est survenue dans une période de trois mois seulement.

Des habitants de la ville de Gitega, surtout les fonctionnaires de l’État qui touchent des salaires qu’ils qualifient de misère éprouvent encore plus aujourd’hui d’énormes difficultés à subvenir à leurs besoins.

Des commerçants quant à eux parlent d’une période de soudure de la deuxième saison culturale B.

« Nous ne trouvons pas de petits pois et du haricot, cela depuis plus d’un mois. Cette pénurie entraîne une augmentation des prix des denrées alimentaires de première nécessité. Je pense que les causes sont entre autres la diminution des vivres chez les cultivateurs suite à la grande saison culturale B. J’espère que d’ici le mois de mai 2024, il y aura un léger mieux », explique une commerçante du marché central de Gitega.

D’autres évoquent la dégringolade de la monnaie burundaise .

« Je crois que la hausse des prix est liée au manque de devises et à la dévaluation de la monnaie burundaise. Cette situation a des impacts sur notre commerce », déplore une vendeuse de produits alimentaires dans la capitale politique.

La situation qui prévaut à Gitega n’est pas un cas isolé dans un pays où le chef de l’État estime que « les Burundais vivent dans le jardin d’Éden ».

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Photo : des vendeuses de denrées alimentaires au marché central de Gitega, avril 2024

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