Burundi : une chasse sans merci contre les cambistes

Burundi : une chasse sans merci contre les cambistes

Ils sont nombreux à avoir été arrêtés par surprise ces derniers temps. Les agents de renseignements traquent les cambistes jusque dans leurs quartiers. Ceux qui sont attrapés atterrissent au service de renseignement où ils sont accusés de perturber l’économie nationale. »Nous ne pouvons plus servir des gens qu’on ne connaît pas, de peur de tomber dans le piège. Beaucoup sont ceux qui se font passer pour des clients », raconte un cambiste interrogé sur la manière dont ils travaillent aujourd’hui. (SOS Médias Burundi)

Cela va faire bientôt deux semaines que cette chasse a commencé dans la capitale économique Bujumbura. Les endroits fréquentés par ces échangeurs de monnaie sont connus.

Pour se faire remarquer des clients potentiels, certains font un signe discret aux passants pour leur demander s’ils ont besoin de leur service.

Mais depuis un certain temps, la situation a changé.

Même dans les quartiers, ils vivent dans une peur panique. Ils craignent pour leur sécurité.

Les agents des renseignements sont souvent accompagnés par des civils.

« Des fois, ce sont nos propres collègues qui nous livrent. Ils font semblant de te parler, de faire des blagues alors qu’ils ont déjà signalé un agent pour te mettre la main dessus. On n’a plus le courage de venir en ville », signale un autre cambiste.

Une fois arrêtés, les changeurs sont conduits directement au SNR (Service national des renseignements) pour interrogatoire.

Certains sont libérés après paiement d’une amende, d’autres conduits en prison après quelques jours dans les cachots du SNR.

Ils sont accusés de perturber l’économie du pays, comme le révèlent ceux qui se sont confiés à SOS Médias Burundi.

« Tu peux être libéré mais après avoir donné tout ce que tu possèdes en termes d’argent: Monnaies étrangères et locale. Ou alors s’il y a quelqu’un parmi les hautes autorités qui vient à ton secours », regrette un autre.

Signalons que le prix du dollar monte jour après jour. Jeudi dernier, il se vendait à 5250 francs burundais et s’achetait à 5290 sur le marché noir. Le taux de change du jour à la banque centrale pour l’acheteur du dollar était de 2848,5 et de 2894,5 pour le vendeur.

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Photo : un homme se tient devant un bureau de change dans la ville commerciale Bujumbura où plusieurs cambistes sont arrêtés ces derniers jours

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