Gitega : les effets dévastateurs de la pénurie des boissons de la Brarudi

Gitega : les effets dévastateurs de la pénurie des boissons de la Brarudi

Toute la chaîne de travail lié aux boissons de la Brasserie et limonaderies du Burundi (Brarudi) est lourdement affectée par la pénurie de ces boissons.Cela va du déchargeur des camions au gérant de bistrot en passant par le vendeur de brochettes. Tous peinent et disent vivre une situation intenable. (SOS Médias Burundi)

Athanase Ndikumana, 45 ans, originaire de la colline Gitamo de la commune et province Gitega est déchargeur des camions de la Brarudi venant livrer des boissons à un grand dépôt dit méga. Il n’arrive plus à satisfaire les besoins de sa famille.

« Je nourris mes sept enfants et ma femme grâce à mon travail de déchargeur. Je pouvais gagner entre 6000 et 10.000 francs burundais par jour. Au moins trois à quatre camions amenaient ces produits Brarudi par semaine. Mais voilà que trois semaines viennent de passer sans aucun camion. C’est la galère », regrette-t-il.

Même son de cloche chez Emmanuel Nzeyimana, 30 ans, gestionnaire d’un bar situé à la 1ère avenue du quartier Nyamugari de la ville de Gitega qui indique que son projet de mariage pourrait tomber à l’eau.

« Il m’est difficile de payer le loyer, la ration alimentaire. Depuis trois semaines, je n’ai pas été servi en produits Brarudi. Les conséquences sont énormes. En tant que gestionnaire de bistrot, je risque même de fermer et perdre mon emploi alors que je comptais me marier bientôt », déplore-t-il.

Léonidas Ngendanzi, 33 ans, vendeur de brochettes dans un bistrot du quartier Nyamugari, se lamente également.

« Depuis un bon bout de temps, aucune bouteille n’est disponible dans plusieurs bars. Lorsque les clients ne trouvent pas des produits Brarudi, ils n’achètent pas de brochettes. On travaille à perte. Je crains même de devoir arrêter cette activité qui était la seule à générer des revenus pour ma famille’’, confie-t-il.

Suite à cette longue pénurie des produits Brarudi, les prix qui ont été fixés par le gouvernement du Burundi ne sont plus respectés. Chacun fixe son prix comme il l’entend.

Ainsi, une bouteille d’Amstel 65 cl passe facilement de 3000 à 7000 voire même 10.000 francs. Une bouteille de Primus 72 cl de 2.200 à 5000 francs, une Amstel 50 cl de 2.600 frs à 4000, la petite Primus 50 cl de1700 à 3500 francs. Une Bock de 2600 à 3500 francs, et la Royal de 3100 à 5000 francs.

Le chef de zone urbaine de Gitega, Butoyi Hussein, déplore le fait que certains propriétaires des bistrots exigent de consommer la viande aux clients pour que ces derniers soient servis en produits Brarudi.

Il annonce qu’une commission provinciale permanente a été mise en place pour veiller au respect des prix.

LIRE AUSSI :

Butoyi Hussein indique que les commerçants qui s’adonnent à la spéculation sont punis d’amendes.

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Photo : les locaux de la Brarudi à Gitega

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