Vers un couvre-feu à Bubanza?
Au chef-lieu de la province de Bubanza (ouest du Burundi), à 21h, les rues sont désertes. Les rares passants se précipitent pour regagner leurs demeures avant 21h. (SOS Médias Burundi)
A 21h, la police fait des patrouilles pour faire respecter les ordres de l’administration. La décision n’a pas été matérialisée par un écrit. L’annonce a été faite lors d’une réunion tenue vendredi 29 novembre.
«Pour sauvegarder la sécurité de la province, les bistrots seront fermés à 21h. C’est un avertissement. Celui qui enfreindrait la décision sera puni sévèrement », a fait savoir l’administrateur de la commune de Bubanza, et de renchérir, «toute personne qui ne sera pas chez elle sera considérée comme un malfrat».
Lors de la réunion, l’administratif a insinué qu’il y a des habitants de Bubanza qui collaborent avec les rebelles du groupe armé «Red Tabara » qui a dernièrement revendiqué le passage de ses combattants dans la province.
Faisant allusion à l’attaque de Musigati, François Kazoviyo a dit ne pas comprendre comment des rebelles peuvent quitter le Congo, traverser la Rusizi, les communes de Gihanga, Mpanda et Bubanza, jusqu’à arriver à Musigati sans que les forces l’ordre et de sécurité soient alertés. «Parmi vous il y en a qui collaborent avec eux», a-t-il jugé.
L’autorité a aussi mis en garde toute personne qui sera surprise en train d’héberger un assaillant. Des habitants de Bubanza ont été sommés de chercher des cahiers de ménage. « C’est une obligation et vous êtes avertis », a martelé M. Kazoviyo.
«Des visiteurs devront être signalés aux chefs de colline ou leurs suppléants. Plus de commerce ambulant à Bubanza, des malfaiteurs peuvent se cacher derrière cette activité », a-t-il tranché.