Kampala (Uganda) : marche en mémoire des disparus au Burundi

Kampala (Uganda) : marche en mémoire des disparus au Burundi

Le 30 août de chaque année, le monde célèbre la journée des personnes disparues. Les défenseurs des droits de l’homme burundais résidant en Ouganda ont fait une marche en mémoire des personnes disparues au  Burundi. (SOS Médias Burundi)

La marche a été organisée à l’initiative des organisations  de la société civile dont le Focode, l’Aprodh, la Ligue Iteka, le Forsc, l’Ubj, le mouvement des femmes, l’ACAT Burundi, les Amis de la nature, les syndicalistes ainsi que les défenseurs des droits de l’homme de la Communauté Est Africaine niveau de l’EAC et de la corne de l’Afrique.

Ils brandissaient en mains des photos de plusieurs burundais disparus depuis le début de la crise politique de 2015.

Les défenseurs des droits humains précisent qu’il s’agissait d’une marche silencieuse en mémoire des victimes des disparitions forcées au Burundi.

Les personnes disparues sont de diverses sphères de la vie du pays : des opposants politiques, des étudiants, des leaders de la société civile, des femmes, des journalistes, des militaires et policiers, des membres de la ligue des jeunes Imbonerakure, etc.

Après la marche, le vice-président du Focode, Denis Ndayishemeze a fait un exposé sur le travail de la Campagne  “Ndondeza” contre les “disparitions forcées au Burundi”

Dans son exposé, il s’est interrogé où se trouvent pas mal de burundais qui sont sans trace depuis des années.   “Une question très simple au président burundais Pierre Nkurunziza : où sont tous ces gens?

Nous avons marché avec des noms et des visages. Nos frères et soeurs ont été arrêtés par les organes de l’État du Burundi. Que sont-ils devenus depuis leur arrestation?”,  s’est-il interrogé.

Le Focode rappelle que “les victimes des disparitions forcées ont leur identification, les auteurs aussi. Il est alors important d’établir toutes les identifications.

Les activistes dénoncent “un plan organisé par le gouvernement burundais pour en venir au bout avec tous ses opposants”. Ils pointent du doigt les agents du service national de renseignement, certains policiers et militaires ainsi que des jeunes du parti au pouvoir.

Ils réitèrent leur demande à la Cour pénale internationale “d’enquêter profondément sur ce phénomène devenu récurrent au Burundi et l’engagement des poursuites contre leurs auteurs présumés”.

 L’ONU a indiqué dans son communiqué que “les disparitions forcées font partie d’une stratégie de terreur et sont une violation grave des droits de l’homme”.

Au Burundi, la commission internationale d’enquête parle de plus de 2000 personnes disparues depuis avril 2015.

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