Affaire Ndadaye : les accusés ont comparu pour la quatrième fois

Affaire Ndadaye : les accusés ont comparu pour la quatrième fois

Ils ont comparu en audience publique devant les juges de la cour suprême en itinérance à Gitega (centre du Burundi) hier. Trois chefs d’accusation pèsent contre eux : attentat contre le chef de l’État, attentat contre l’autorité de l’État, attentat tendant à la portée des massacres , dévastations et pillages. (SOS Médias Burundi)

Tous les prévenus sont des anciens officiers supérieurs de l’armée burundaise FAB (Forces Armées Burundaises) avant l’intégration de mouvements armés.
Un d’entre eux a exigé l’ajournement du procès, évoquant des problèmes de santé. » Mon état physique et psychique ne me permet pas de me défendre. Ma santé s’est dégradée ces derniers jours et suite à l’hypertension, j’ai développé l’hémiplégie ,j’ai besoin de consulter mon médecin cardiologue à l’hôpital militaire de Kamenge avant de comparaître devant le juge. En plus, mon avocat maître Pascal Runyange ne s’est pas présenté parce qu’il est lui aussi malade » a dit général major Célestin Ndayisaba avant de demander au siège que le procès soit ajourné.

Assistés par leurs avocats, les colonnes Anicet Nahigombeye, Laurent Niyonkuru et Gabriel Gunungu ont refusé de s’exprimer sur le fond de l’affaire, considérant que les questions de forme n’ont pas encore été vidées.

Ils ont précisé par ailleurs qu’ils ont été signifiés tardivement et ont exigé que la forme du procès soit vidée avant d’entamer le fond de l’affaire.

Un seul individu a pu présenter ses plaidoiries. Il s’agit du colonel Ildephonse Mushwabure.

Abordant la description des faits, il a été accusé par le ministère public
d’avoir travaillé de mèche avec les mutins, au moment où à l’époque il était capitaine et commandant de compagnie chargée de la sécurité rapprochée du président Ndadaye.

Il lui est aussi reproché d’avoir conduit le chef de l’État au camp de Muha où se trouvaient les mutins au lieu de l’emmener à l’ambassade de Belgique qui était tout près du palais présidentiel.
Il est également poursuivi pour avoir privé la communication avec le reste du monde au tout premier président Hutu démocratiquement élu et d’avoir ordonné à une centaine de militaires de le séquestrer jusqu’à l’aube du 21 octobre 1993, le jour de l’assassinat de Melchior Ndadaye.

Appuyé par son avocat, il a rejeté une après l’autre toutes les accusations qui pèsent sur lui.
Il a fait savoir qu’il a combattu entre une heure et 5 heures du 21 octobre 1993 pour interdire aux mutins d’accéder au palais présidentiel et que compte tenu des rapports de force, l’unique alternative comme commandant de compagnie était d ‘évacuer la famille présidentielle vers le camp Muha, qui était un bataillon chargé de la sécurité du président Ndadaye.

L’affaire a été remise au 26 de ce mois.

Le commissaire de police Ildephonse Mushwabure a comparu devant la barre étant libre, tandis que le général major Célestin Ndayisaba , les colonels Laurent Niyonkuru , Anicet Nahigombeye et Gabriel Gunungu sont détenus respectivement dans les prisons de Muramvya(centre du Burundi) , Rutana(sud-est) , Muyinga et Ngozi (nord-est) depuis le 24 novembre 2018.

Les avocats d’autres officiers supérieurs de l’époque à savoir les colonels Pascal Simbanduku, Juvénal Nzosaba , Mamert Sinarinzi ,Alfred Nkurunziza , Bernard Busokoza, Vincent Niyungeko, Jean Bosco Daradangwa, Gérard Cishahayo, et l’ancien président Pierre Buyoya n’ont pas été autorisés de représenter leurs clients qui sont en dehors du pays. Il en est de même pour la défense des anciens dignitaires Alphonse Marie Kadege, Antoine Nduwayo, Luc Rukingama, Libère Bararunyeretse, Charles Mukasi et Austère Girukwigomba poursuivis dans le même dossier.

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