Burundi: plus de 40 organisations demandent le renouvèlement du mandat des enquêteurs de l’ONU

Burundi: plus de 40 organisations demandent le renouvèlement du mandat des enquêteurs de l’ONU

Ce sont des organisations burundaises et internationales. Pour elles, le nouveau régime n’augure aucun espoir de respect des droits de l’homme. Raison pour laquelle selon elles, l’ONU doit garder son oeil sur ce petit pays d’Afrique de l’Est. (SOS Médias Burundi)

Pour ces organisations, la situation des droits de l’homme est plus que critique que le besoin du renouvellement du mandat de la Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi demeure nécessaire.

“En moins de deux mois, nous avons déjà documenté plus de 80 personnes tuées. C’est très alarmant alors que le nouveau régime devrait briller par sa volonté de respect des droits de l’homme. Cette commission de l’ONU est le seul mécanisme indépendant ayant pour mandat de documenter les violations des droits humains, y compris sur leur étendue et sur le point de savoir si elles constituent des crimes de droit international. Elle est par ailleurs le seul organe doté de ressources et d’expérience suffisantes pour le faire”, a fait savoir Anschaire Nikoyagize, président de la Ligue Iteka, un des signataires de la lettre que ces organisations ont remise au conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève le 21 août 2020.

Elles accusent les services de sécurité étatiques, y compris la police et le service national des renseignements (SNR), et des Imbonerakure, membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir d’être responsables de la plupart des violations des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels « dans un contexte de détérioration économique et humanitaire ».

Les violations et atteintes que ces organisations dénoncent comprennent des arrestations et détentions arbitraires de prisonniers d’opinion et de ceux perçus comme étant opposés au gouvernement, des passages à tabac, des atteintes aux biens, notamment la vendalisation de locaux du parti CNL et l’usurpation des biens appartenant à des membres de partis d’opposition et à des défenseurs des droits humains en exil, ainsi que des mesures arbitraires de suspension et de radiation d’associations et de médias indépendants.

Les violations comprennent également des actes de torture et de mauvais traitements, des disparitions forcées, des violations des droits des femmes et des filles, le viol et d’autres formes de violences sexuelles basées sur le genre ainsi que des exécutions extrajudiciaires.

Les activistes souhaitent que le mandat de la commission soit prolongée d’une année pour documenter la situation d’après les élections de mai 2020.

Cependant, la société civile qui opère encore au Burundi n’est pas de cet avis.

L’ONG Force de Lutte Contre le Népotisme et le Favoritisme au Burundi, FOLUCON-F, s’insurge contre ces allégations contenues dans la lettre envoyée à l’ONU.

« C’est dommage que des organisations qui se réclament de la société civile puissent tremper dans la politique. Le contenu de la lettre ressemble à une déclaration de l’opposition. Et puis, la majorité des signataires ne savent même pas où se trouve le Burundi.
Ils ont été induits en erreur par des Burundais, visiblement l’initiative a d’autres visées”, a réagi Gérard Hakizimana, représentant légal de FOLUCON-F.

Il rappelle que le pays est calme, stable et que la situation des droits de l’homme n’est pas « alarmante ».

“Que l’ONU ne renouvelle pas le mandat de cette commission qui n’a produit que des rapports mensongers et tendancieux », a-t-il ajouté.

À plusieurs reprises, le gouvernement burundais a rejeté catégoriquement le travail de cette commission qui a été mise en place en 2016 et dont le mandat a déjà été renouvelé trois fois.

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Photo: Anchaire Nikoyagize, président de la Ligue Iteka, un des signataires de la lettre

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