Éclairage – Les femmes réfugiées victimes de VBG peuvent compter sur le mouvement « Inamahoro »

Éclairage – Les femmes réfugiées victimes de VBG peuvent compter sur le mouvement « Inamahoro »

Correspondance SOS Médias Burundi à Kigali (Rwanda) – Le nombre exact de victimes de VBG (Violences Basées sur le Genre) dans la communauté des réfugiés burundais au Rwanda est difficile à estimer selon le mouvement des femmes et filles “Inamahoro”, difficilement traduisible ; « Femmes de paix » s’en rapprochant.

150 victimes sur un an

“Nous avons déjà recensé plus de 150 femmes et filles victimes de VBG dans différents coins du pays ; et cela sur une année. Soit ce sont des viols, des grossesses non désirées liées à la pauvreté, des dislocations familiales ou encore des violences physiques, psychologiques et/ou économiques”, souligne Espérance Bantegeyahaga, la secrétaire générale de “Inamahoro”.

Entraide

La lutte est engagée pour “Inamahoro”. Le fléau des VBG est surtout observé dans les centres urbains. Certaines des victimes s’entraident mutuellement. C’est le cas de mères célibataires ou de femmes délaissées par leur mari, que nous avons rencontrées à Kigali dans le quartier de Kimironko.

Nous sommes une vingtaine de filles-mères ici. Nous avons été abandonnées. Nos familles nous ont rejetées à cause d’une grossesse non désirée. D’autres sont des victimes de viol. Nous nous sommes dits qu’il fallait nous consoler mutuellement.

Aline Munezero, fondatrice de l’association regroupant des mères célibataires

« En famille »

Les enfants vivent comme si ils étaient en famille. Ils restent à la maison quand leur mère se rendent au travail pour gagner leur vie. Les femmes alternent pour la garde des petits.

Avant, elles ne pouvaient même pas imaginer chercher du travail car elles n’avaient pas où mettre leurs petits. Il y a une vraie solidarité puisqu’on partage le peu que nous avons pour que tout le monde ait de quoi manger.

Une femme, trentenaire

Ces mères réfugiées veulent aussi conjuguer leurs efforts pour que leurs enfants soient enregistrés à l’état civil Rwandais afin de préserver leurs droits.

Prévention

« Inamahoro » se mobilise également autour d’actions de prévention des VBG dans la communauté des réfugiés burundais au Rwanda. Des sensibilisations sont menées auprès des jeunes, des femmes et des leaders communautaires. Des psychologues sont mis à la disposition de celles qui le souhaitent. Le camp de Mahama (Sud-Rwanda) qui abrite près de 60 000 réfugiés bénéficie de cette présence.

“Inamahoro” lance un appel aux bienfaiteurs pour développer de nouveaux projets et renforcer son action. Contact : Aline Munezero, +250 786 451 790.

___________

Photo : des membres de l’association Inamahoro à Kimironko dans la ville de Kigali.

Previous Burambi (Rumonge) : un jeune homme accusé de complicité avec des bandes armées
Next Décès de Pierre Buyoya : l’héritage mitigé (réactions)