Burundi : le président Neva va se rendre en Égypte

Burundi : le président Neva va se rendre en Égypte

Ce lundi, le chef de l’État burundais va s’envoler pour l’Égypte. Il va y passer cinq jours, selon nos sources. Il sera accompagné par une vingtaine de délégués dont des représentants des entreprises privées. (SOS Médias Burundi)

Évariste Ndayishimiye qui est à sa quatrième sortie après la Tanzanie, la Guinée Équatoriale et le Gabon depuis son investiture, alors que son prédécesseur n’a passé que quelques heures seulement en Tanzanie le 20 juillet 2017 pendant les cinq dernières années de son pouvoir et de sa vie, sera accompagné par des membres du gouvernement dont les ministres en charge de la santé et de l’agriculture. Dans sa délégation se trouveront aussi dix représentants des entreprises privées.

Certaines sources parlent d’une visite de courtoisie. Il n’est pas exclu qu’il s’y rende aussi dans le cadre de discussions sur le conflit lié à la gestion des eaux du fleuve Nil. Il prend sa source au Burundi et l’Égypte demande du soutien à tous les pays ayant accès au fleuve pour trouver une solution à ce conflit.

D’une longueur de 6700 km, le Nil est le plus long fleuve du monde.
Sa source la plus méridionale est située au sud du Burundi dans la commune de Rutovu (province de Bururi, à plus de 80 km de Bujumbura, la capitale économique).

Le Nil traverse le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, l’Ouganda, l’Éthiopie, le Sud-Soudan, le Soudan et l’Egypte. Il longe également le Kenya et la République Démocratique du Congo et son bassin versant concerne aussi l’Erythrée. Les eaux du Nil représentent une ressource importante pour les différents pays qui se partagent le bassin versant de ce fleuve.

L’Egypte dépend largement des eaux de ce fleuve pour son approvisionnement en eau. D’où son attention particulière face aux tentatives des pays d’aval de remettre en cause le partage établi des eaux ou de construire de nouvelles infrastructures. Le bassin du Nil est depuis des années une source de tensions politiques récurrentes, mais aussi de nombreuses initiatives allant dans le sens d’une gestion conjointe, impliquant tous les pays concernés.

L’autre objectif de la visite de M. Ndayishimiye est sans doute la recherche d’un marché d’achat d’armes. L’Égypte est parmi les pays vers lesquels le Burundi s’est tourné ces dernières années pour l’achat d’armes, ce pays de l’Afrique de l’est en ayant besoin surtout en bon état pour les louer à l’UA (Union Africaine) en Somalie dans les opérations de maintien de la paix dans le cadre de l’Amisom( Mission de l’Union Africaine en Somalie) ou encore dans la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique).

Au cours des cinq dernières années, des responsables militaires burundais, une fois accompagnés par l’ancienne première dame Denise Nkurunziza se sont rendus en Égypte pour conclure des marchés. Depuis 2018, les deux pays ont également renforcé leur coopération militaire qui date de longtemps.

L’Égypte est aussi connue pour ses dons en médicaments et matériaux médicaux au Burundi. « Vous voyez que l’on a favorisé beaucoup les coopératives agricoles. Or, pour l’irrigation elles utilisent des motopompes. Elles sont fournies par l’Égypte. Et comme le marché de médicaments est aujourd’hui dominé par les Indiens, les Égyptiens sont tentés par le marché burundais et comme l’Égypte est parmi les plus grands intermédiaires sur le continent africain, il représente plusieurs intérêts pour le Burundi », a commenté une source proche des autorités burundaises.

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Photo : Évariste Ndayishimiye à l’aéroport de Bujumbura pour accueillir la présidente éthiopienne, le 9 février 2021

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