Zambie : les réfugiés urbains contraints de fuir vers le camp de Meheba

Zambie : les réfugiés urbains contraints de fuir vers le camp de Meheba

Un refugié a été tué à moins d’un mois des élections présidentielles et législatives qui se tiendront le 12 août prochain en Zambie. Des attaques s’intensifient sur les réfugiés urbains de ce pays. Des magasins et des commerces ont été attaqués et pillés. Les auteurs sont des Zambiens sympathisants de la mouvance ou de l’opposition. Ils accusent les réfugiés de soutenir l’un ou l’autre camp. Les victimes rejettent ses allégations et parlent plutôt d’un prétexte pour piller leurs biens. (SOS Médias Burundi)

La récente attaque remonte à samedi dernier. Plusieurs magasins et shops ont été pris pour cible à Solowezi, selon des sources sur place. « Des Zambiens sont arrivés en masse, munis de gourdins et d’armes blanches. Ils ont attaqué des magasins appartenant aux Burundais, Congolais et Rwandais. Ces derniers ont fui de peur d’être tués, c’était terrifiant! Les auteurs ont alors commencé à piller dans les magasins », racontent des témoins oculaires.

Selon nos sources, les grandes villes de Rusaka, Ndola, Kitwe et Solowezi sont souvent prises pour cible chaque fois que les élections sont organisées.

Pour le moment, les attaques ont déjà fait une victime en plus du pillage du week-end dernier. Il s’agit d’un réfugié qui a tenté de résister et de protéger son commerce. Il a été sérieusement tabassé avant de succomber à ses blessures après avoir été évacué vers une structure sanitaire, selon nos sources.

Accusations

La communauté de réfugiés est reprochée de soutenir soit la mouvance, soit l’opposition. Toutefois, les intéressés rejettent ces allégations. « C’est un prétexte pour trouver un moyen de piller nos commerces. Ce n’est pas la première fois, nous y sommes déjà habitués. C’est périodique avec les élections dans ce pays. Nous avons fui l’insécurité dans nos pays à cause de la politique, il n’y a pas de raison à nous exposer encore une fois en renouant avec la politique, moins encore à l’étranger », expliquent des réfugiés urbains qui ont fui vers le camp de Meheba.

Crainte même à Meheba

Le camp de Meheba est le plus vaste en Zambie. Il héberge plusieurs milliers de réfugiés et c’est là même que les réfugiés urbains sont contraints d’aller quand ils sont menacés.

Toutefois, la crainte que les mêmes incidents puissent se produire à l’intérieur du camp se dessine. « Ici, nous avons un grand marché et beaucoup de grands commerçants. Des magasins ont été construits aussi. Nous craignons que des Zambiens qui habitent non loin du camp viennent eux aussi nous attaquer », s’inquiètent des demandeurs d’asile qui avertissent que si la police n’intervient pas, ils vont se défendre. « L’altercation entre les Zambiens et nous risque de se solder par d’innombrables dégâts », concluent-ils.

La société civile dans ce pays s’inquiète de la situation.

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Photo : vue du camp des réfugiés de Meheba

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