Shombo : trois militants du CNL en détention

Shombo : trois militants du CNL en détention

Claudine Nahayo, Emelyne Ziragaba et Moise Nzeyimana (tous membres du CNL) sont détenus au cachot communal de la commune de Shombo en province de Karusi (centre-est du Burundi) depuis samedi dernier. Les raisons de leur interpellation n’ont pas officiellement été communiquées, mais leurs proches soupçonnent des mobiles politiques. Ils exigent leur libération. (SOS Médias Burundi)

Les trois individus sont tous d’une même famille. Ils ont été arrêtés par des jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, selon des témoins. « Ils étaient à leur domicile sur la colline de Rusi (commune de Shombo) quand ils se sont vus appréhender par des Imbonerakure armés de gourdins. Aucun motif n’a été avancé. Les concernés ont été conduits au commissariat communal de la police où ils sont détenus depuis », disent des témoins.

Leurs familles qui ont tenté d’être informées des raisons de la triple interpellation n’ont pas eu de réponse. Elles soupçonnent toutefois des mobiles politiques. « Ils sont membres d’une même famille qui a donné un local qui sert de permanence du parti CNL ici. Des responsables du CNDD-FDD et des élus locaux issus de ce parti ne cessaient d’obliger la rupture de contrat entre les propriétaires de la maison et le CNL. Comme ils ont refusé, nous pensons qu’ils sont victimes de leur position », regrettent des proches.

Des responsables de la principale formation politique d’opposition dans la province parlent d’ « intorelance politique ». « La veille de leur arrestation, soit la nuit de vendredi, un groupe identifié comme des Imbonerakure se sont arrogés le droit de détruire des briques qui avaient été fabriquées par des militants du CNL au cours de la semaine sur la colline de Gaharo (même commune). Les briques devraient être vendues afin de trouver une contribution pour la construction d’une permanence nationale de notre parti à Bujumbura. Tout ça prouve à quel point le mal a gagné les cœurs de ceux qui ne veulent plus du CNL. Mais ils doivent comprendre que nous sommes aussi de Burundais au lieu de nous traquer comme des bêtes », indiquent-ils avant de regretter que les auteurs des abus ne sont pas poursuivis par la justice.

Le secrétaire communal du CNDD-FDD à Shombo, Désiré Ndahabonimana s’est refusé de tout commentaire.

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Photo : une place publique au chef-lieu de la province de Karusi

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