Tanzanie : des élèves réfugiés réclament des tests de fin de cycles

Tanzanie : des élèves réfugiés réclament des tests de fin de cycles

Cela fait exactement deux ans que les élèves finalistes de cycle inférieur et supérieur ne font plus de tests nationaux. Le ministère tanzanien en charge de réfugiés a indiqué que ces tests doivent désormais se faire dans le pays d’origine. Les réfugiés dénoncent une violation de leurs droits. (SOS Médias Burundi)

Plusieurs réfugiés ont qualifié l’annonce du ministre de l’intérieur en charge des réfugiés d’irréaliste. Pourtant, elle est en vigueur depuis 2020. “Inutile d’organiser des tests ici alors que le rapatriement volontaire suit son cours normal. Imaginez des élèves qui passent des tests aujourd’hui et qui rentrent le lendemain. C’est une perte de temps et de moyens”, avait souligné Soudi Mwakibasi, directeur en charge des réfugiés, en février 2020 au camp de Nduta.

Aussitôt dit, aussitôt fait. En août 2020, les élèves qui terminent la 9ème année ont attendu en vain le test d’orientation. De même que pour les finalistes des humanités générales qui devaient passer des tests nationaux pour entrer à l’Université.

En août dernier (2021), le constat a été le même. Pas d’épreuves de fin de cycles pour les réfugiés burundais. Normalement les tests étaient préparés par la commission nationale chargée des épreuves nationales (NECTA). Une équipe mixte composée d’enseignants burundais dans tous les camps, des employés de l’Unicef et du ministère tanzanien de l’Education se concertait pour choisir ces épreuves depuis 2016. C’est après que le Burundi ait refusé d’envoyer des tests nationaux comme il le faisait pour les réfugiés des années 1972 et 1993 dans les différents camps en Tanzanie.

Les parents et les élèves considèrent la mesure comme une violation flagrante des droits humains. “C’est une triste violation des droits de nos enfants, entretenue par la Tanzanie et constatée impuissamment par le HCR qui devrait plaider pour les réfugiés. Oui il y a des réfugiés qui rentrent . Mais il y en a aussi qui veulent rester. Pourquoi ne pas préparer alors de tests pour ceux qui ne veulent pas être rapatriés ? »,s’interrogent des parents.

A cela s’ajoute le manque criant du matériel scolaire et didactique dans trois camps de réfugiés à savoir Nyarugusu, Nduta et Mtendeli. La distribution de ce matériel est assurée par l’IRC (International Rescue Committee) sous la supervision du
HCR. “Comment peuvent-ils donner des cahiers et des stylos à nos enfants alors qu’ils ne veulent pas qu’ils étudient et passent des examens de fin de cycles ? Tout cela devrait être lié en fait”, laissent entendre des Burundais à Nyarugusu.

Ils demandent aux organisations humanitaires en faveur des droits des enfants de plaider pour eux afin que les tests de fin de cycles soient faits dans les camps comme ils se font dans tout le pays.

La Tanzanie compte plus de 140 mille réfugiés burundais, plus de 60% étant en âge de scolarité.

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Photo d’illustration : une école dans un camp de réfugiés burundais en Tanzanie

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