Kiganda : un membre du MSD disparu après avoir été arrêté par la police

Kiganda : un membre du MSD disparu après avoir été arrêté par la police

Christophe Ndayiragije (43 ans) est introuvable depuis le 19 octobre 2021. L’homme a été détenu dans un cachot local de la police pendant deux jours avant d’être emmené à un endroit qui n’a pas été communiqué. Sa famille craint pour sa sécurité et demande d’être informée de l’endroit où il est. (SOS Médias Burundi)

Christophe Ndayiragije a été appréhendé par la police en compagnie de jeunes Imbonerakure. Il était à son domicile au chef-lieu de la commune de Kiganda en province de Muramvya (centre du Burundi). C’était le 19 octobre. « La police n’a fourni aucune preuve , ce qui ne l’a pas empêchée de l’embarquer toutefois » regrettent des membres de sa famille.

Après une courte audition par un OPJ (Officier de police judiciaire) de Kiganda, il a été détenu au commissariat provincial de la police à Muramvya pendant deux jours avant d’être transféré vers un lieu jusqu’ici tenu secret.

Les membres de sa famille sont inquiets et réclament d’être informés de l’endroit où il a été emmené. « Les accusations contre lui sont fausses . Nous soupçonnons plutôt un litige foncier derrière son arrestation », disent-ils.

M. Ndayiragije a été libéré en avril 2021 dans le cadre de la grâce présidentielle. Il était détenu à la prison centrale de Bujumbura depuis 2016 pour « participation à un mouvement insurectionnel » pour avoir participé aux manifestations contre un autre mandat controversé de feu président Pierre Nkurunziza en 2015.

La police et l’administrateur de Kiganda ont refusé de s’exprimer sur l’arrestation de Ndayiragije. Le parti MSD (Mouvement pour la solidarité et le développement) est suspendu au Burundi depuis avril 2017. Les autorités burundaises accusent son leader Alexis Sinduhije d’avoir formé un » groupe armé pour combattre le Burundi ». « Le Parti MSD s’est engagé à former un groupe armé pour combattre le Burundi […], continue à violer la loi sur les partis politiques [et ses] membres continuent à afficher un comportement récidiviste d’encourager la violence et la haine »,avait expliqué à l’époque le ministre de l’intérieur d’alors Pascal Barandagiye.

Récemment, Alexis Sinduhije a été cité par le procureur général de la République comme étant parmi les personnes derrière des « attaques terroristes » dans la petite nation de l’Afrique de l’est dont la justice a sorti un mandat d’arrêt contre cet ancien journaliste aujourd’hui en exil.

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Photo : une place publique au chef-lieu de la province de Muramvya

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