Ntahangwa : des familles assistent impuissantes à la démolition de leurs maisons

Ntahangwa : des familles assistent impuissantes à la démolition de leurs maisons

Dans l’après-midi de ce mercredi, des autorités administrative et policière ont organisé une démolition des constructions jugées anarchiques dans la commune de Ntahangwa au nord de la capitale économique Bujumbura. Les propriétaires qui ont assisté puissamment à cette démolition disent qu’ils subissent « une injustice » affirmant qu’ils ont des autorisations de bâtir délivrés par les services habilités. Des autorités ont confiés à SOS Médias Burundi qu’elles subissent des pressions de certains généraux et hauts cadres pour exécuter la décision du ministre en charge des affaires intérieures. (SOS Médias Burundi)

Des maisons d’habitation, des magasins, des boutiques et des salons de coiffure ont été la cible de cette démolition Un bulldozer a été déployé au quartier 4 de la zone de Ngagara pour cet effet. Il détruisait des maisons se trouvant à plus ou moins six mètres de la route goudronnée.

Dans la zone de Cibitoke (toujours nord de Bujumbura), l’opération était aussi supervisée par la police. « Cinq maisons seulement ont été démolies. Il y avait d’autres maisons qui devraient l’être, en vain. Nous ignorons pourquoi la démolition a été sélective », se plaignent des habitants de la zone de Cibitoke.

Des responsabilités administratif et policier supervisent la démolition de maisons à Ngagara
Des responsables administratif et policier supervisent la démolition de maisons à Ngagara

Le quartier de Mutakura a subi le même sort. Plusieurs maisons ont été visées. Les autorités administratives ont engagé des journaliers qui sont montés sur des toits de maisons pour les détruire. La police quant à elle a été déployée pour interdire la circulation des véhicules et des motos qui pourraient gêner cette activité.

Les zones de Kamenge et Kinama n’ont pas également été épargnées.

Les concernés dénoncent « une injustice notoire ». « J’ai une autorisation de bâtir qui m’a été délivré par les services habilités depuis plus de 20 ans. Comment est ce que cette mesure a eu un effet rétroactif? C’est peut-être un dysfonctionnement des services publics »,se désole un d’entre eux. D’autres pensent que les hautes autorités du pays « veulent punir une catégorie de la population ».

Des policiers postés autour des maisons pour empêcher toute probable opposition à la démolition
Des policiers postés autour des maisons pour empêcher toute probable opposition à la démolition

Gervais Ndirakobuca, ministre en charge de la sécurité et des affaires intérieures a récemment menacé des responsables administratifs en mairie de Bujumbura. « Comment est-ce que dans d’autres provinces la mesure a été appliquée d’une façon satisfaisante à l’exception de Bujumbura? Si vous avez échoué, vaut mieux démissionner », a-t-il lâché dans une réunion de responsables administratif et policier le 11 novembre dans la ville de Bujumbura.

Certains responsables administratifs ont confié à notre rédaction qu’ils subissaient des menaces de la part de certains hauts cadres et généraux de la police et de l’armée.

La mesure a été prise il y a quelques mois. Elle concerne tout bâtiment érigé à plus ou moins six mètres des routes principales sur le territoire de la petite nation de l’Afrique de l’est.

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Photo : un bulldozer en train de détruire une maison

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