Cibitoke : un homme tué au bureau pronvincial des renseignements

Cibitoke : un homme tué au bureau pronvincial des renseignements

Un homme a succombé dimanche après-midi des suites des actes de torture lui infligés par des agents du service national de renseignements (SNR) postés à Cibitoke (nord-ouest du Burundi). Les informations recueillies au sein de ce service parlent de recrudescence d’assassinats dans ses locaux. Le responsable local du SNR nie les allégations. (SOS Médias Burundi)

Les garde-malades de l’hôpital de Cibitoke ont aperçu dimanche vers 20 heures des lampes-torches au cimetière tout près de l’hôpital.

Des témoins indiquent que la victime est un homme qui venait de passer cinq jours au cachot du bureau du service national de renseignements.

« Il était privé de nourriture. On l’a battu jusqu’à ce que mort s’en suive », racontent-ils.

Une source policière confirme l’information sur la torture subie par la victime. Elle précise qu’elle a été arrêtée mercredi soir dernier dans la commune de Murwi de la même province de Cibitoke. Il lui était reproché de collaborer avec les rebelles burundais basés dans les moyens et haux plateaux du territoire d’Uvira, province du Sud-Kivu à l’est de la République Démocratique du Congo.

Une source indique sans précision qu’une famille de la commune de Murwi est à la recherche d’un proche dans tous les cachots de Cibitoke, sans succès.

La victime a succombé ce dimanche vers 14 heures.
« Nous avons pris la décision de l’enterrer au cimetière de Cibitoke pendant la nuit. Nous voulons que personne ne sache ce que nous avons fait de cet homme », a avoué une source proche des tortionnaires, sous couvert d’anonymat.

Une information collectée au chef-lieu de la province de Cibitoke précise l’existence d’autres cas similaires à ce dernier.

« Ce bureau du SNR est un endroit où on tue des personnes innocentes. Certains corps sont jetés à la rivière Rusizi (rivière séparant le Burundi et la RDC), d’autres sont enterrés à la sauvette », indique une source proche du dossier.

Des habitants proches du cimetière disent voir des torches pendant la nuit au cimetière et trouvent cela très louche.

« Nous ne comprenons pas pourquoi on enterre des gens la nuit sans être inquiété alors qu’il y a une position militaire tout près du cimetière », s’étonne un habitant.

Contacté, Amed Nabil Sindayigaya , responsable provincial des renseignements nie les allégations. Selon lui, « aucune personne n’a été incarcérée à son bureau,ni torturée encore moins tuée ». « Il faut chercher ailleurs, pas à ce bureau », a-t-il soutenu.

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Photo : la province de Cibitoke

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