Bujumbura : le passeport devenu de plus en plus une denrée très rare

Bujumbura : le passeport devenu de plus en plus une denrée très rare

D’interminables files d’attente s’observent au bureau du Commissariat Général des Migrations-CGM (ex-PAFE). Les demandeurs de passeport ne savent plus où donner de la tête. Certains disent avoir fourni en douce une somme d’argent pour franchir la barrière et pénétrer dans les locaux du CGM. Plusieurs disent qu’ils viennent de passer six mois d’attente pour avoir un passeport malgré de nombreux pots-de-vin. (SOS Médias Burundi)

Notre reporter a rencontré sur place certains demandeurs de passeport. Comme Clarisse*.N, jeune femme de la commune de Bukeye en province de Muramvya (centre du Burundi). Elle se dit excédée par des pots-de- vin qu’elle donne sans bénéficier de son passeport.

« Cela fait 24 fois que je me présente ici pour avoir un passeport, en vain. Chaque fois que je viens on me rançonne. Je ne reçois toujours pas mon passeport. Comme j’habite loin de Bujumbura (Capitale économique et seul lieu de confection de passeport au Burundi), je suis obligée de payer les frais de transport et d’hébergement et c’est très pénible », se désole-t-elle.

Un camionneur du quartier Jabe, dans la ville commerciale Bujumbura (centre) lui ,en revanche se félicite d’avoir reçu son passeport après un long parcours de combattant.

« Après 6 mois d’attente, je viens de décrocher mon passeport. J’ai dû payer 750 mille francs pour corrompre des agents et leurs commissionnaires. Je me réjouis de l’avoir eu même si j’ai dû débourser une somme loin supérieure au montant de 235 mille francs officiellement exigé », dit-il.

Eva*.Z n’a pas encore eu cette chance. Elle attend avec impatience son passeport pour aller étudier en République de Chypre où elle a reçu une bourse d’études en pharmacologie.

« Ça fait deux mois que je fais des aller-retours sans même pouvoir déposer mon dossier de demande suite à une longue file d’attente. Je suis passée par plusieurs intermédiaires sans succès », s’est-elle indignée.

Contacté, le commissaire général des migrations a indiqué que la question va bientôt trouver solution. « Nous projetons fournir un marché à un autre confectionneur de passeport dans les jours à venir », a-t-il annoncé sans toutefois fournir plus de précision.

*: les noms des personnes interviewées ont été modifiés pour des raisons de sécurité

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