Bujumbura : le président de l’Assemblée nationale accuse le président de la CNIDH de présenter un rapport déséquilibré

Bujumbura : le président de l’Assemblée nationale accuse le président de la CNIDH de présenter un rapport déséquilibré

La Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH) a présenté ce jeudi son rapport annuel sur la situation des droit de l’homme au Burundi devant l’assemblée nationale. Le contenu du rapport n’a pas été apprécié par le président de l’assemblée nationale Daniel Gélase Ndabirabe. Il s’agit notamment de la mise en place d’un mécanisme national de prévention contre la torture. (SOS Médias Burundi)

Dans un ton menaçant, le président de l’Assemblée nationale burundaise s’en est pris au président de la CNIDH. « Dans votre rapport vous citez, vous parlez trop du gouvernement. La question relative aux droits de l’homme lie deux parties. Mais vous, vous ne parlez que du gouvernement. L’autre partie n’est pas mise en cause. Elle est dans l’ombre. Alors là on veut savoir pourquoi seul le gouvernement fait objet de critiques », a interrogé M. Ndabirabe.

L’ autre point qui a suscité une vive réaction du président de l’Assemblée nationale est celui relatif à la proposition de la CNIDH de mettre en place « un mécanisme national de prévention contre la torture ».
Daniel Gélase Ndabirabe s’est interrogé sur sa mise en place.

« Ce mécanisme national de prévention contre la torture (MNPT), c’est pour résoudre quoi?, contre qui?, pour neutraliser qui?, informer qui?, en faveur de qui? financé par qui? et donner le rapport à qui? », a-t-il répétitivement demandé.

Le président de la CNIDH a rétorqué que la Commission a visité les pays comme la Mauritanie et le Togo pour s’inspirer de leur expérience en rapport avec la mise en place de ce mécanisme.

Pour M. Ndabirabe « la CNIDH n’a pas la compétence d’importer les expériences d’ailleurs ».

Le président de la CNIDH Sixte Vigny Nimuraba s’est défendu sur base de la loi régissant sa commission.

Pour lui, la CNIDH ne fait qu’ agir en fonction des prérogatives que lui accorde la loi de 2011 qui la régit.

Selon M. Nimuraba, on parle de violations graves des droits de l’homme quand c’est un agent du gouvernement qui a violé les droits d’un particulier ou quand il n’a rien fait pour le protéger contre des violations. « Dans d’autres cas, il s’agit des violations des droits communs ».

Il a aussi précisé que le rapport de sa commission n’est pas non plus déséquilibré. « Notre mission est de voir si le gouvernement respecte et applique les conventions internationales relatives à la protection des droits de l’homme, la Constitution ainsi que d’autres textes »,a-t-il tenté d’expliquer.

Concernant le mécanisme national de prévention contre la torture, le président de la CNIDH rappelle que le Burundi a ratifié en 2003, la convention internationale contre la torture. Selon la convention, une année après, ce mécanisme devrait avoir été mis en place. « Donc notre visite au Togo et en Mauritanie était guidée par l’esprit de nous inspirer de leur expérience », a soutenu M. Nimubona.

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Photo : le président de l’Assemblée Nationale Daniel Gélase Ndabirabe, jeudi 17 février 2022

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